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Elijange - des mots....
29 août 2016

Alexandrine - Troisième partie : Alexandrine et le pouvoir - Chapitre 1

« Pour qui me conseillez-vous de voter alors ? » questionne Alexandrine tournée vers son ami le président, deux semaines avant les élections présidentielles de 1995.

« Tu es bien assez grande pour savoir pour qui voter, tout de même, Alexandrine, si je dis Lionel Jospin tu vas me dire évidemment et je te répondrais donc que c’est toi qui dois décider avec qui tu te sens le plus en harmonie. »

« Si je ne me sens en harmonie avec personne ? »

« Qu’est-ce que tu attends pour te présenter ? Tu as l’âge requis et je crois que tu ne manquerais pas d’appuis toi qui étends tes tentacules dans tous les ministères. »

Alex sourit.

« Comment ça ? »

« Je veux parler de tes amis de l’ENA, on m’a dit qu’Arthur Deschamps est entré au ministère des finances où il se montre très brillant, son amie Florence Grangier est à l’éducation nationale et Grégory Minelle est bien en place à la justice. »

« Oui mais c’est logique, ils ont fait l’ENA pour avoir ces places mais ils n’ont pas d’influence politique, ce sont juste des hauts fonctionnaires. »

« Aucun d’entre eux ne serait prêt à te suivre ? Même un certain Djamel Ben Mouhab ? »

« Si ils me suivraient tous mais pour ça il faudrait que je quitte votre parti. »

« Ce n’est plus le mien. »

« Donc il faut que je quitte le parti socialiste, que je prenne tous mes amis par la main, que je convoque la presse et que je crée mon propre parti mais pour cela il faut que j’ai un programme et que je lui trouve un nom ».

« Tu as déjà un programme. »

« Oui mais il faut que je le mette en forme et que je lui trouve un nom. »

« Cherche, tu trouveras, tu as assez d’imagination pour cela. »

« Je vais chercher, bon je dois vous laissez, c’est l’heure d’aller récupérer Ilya à l’école. »

Alexandrine a embrassé son vieil ami sur la joue et est sortie comme un courant d’air, elle ne louperait la sortie de l’école maternelle pour rien au monde.

Sur le chemin, elle repense aux paroles du président, effectivement son programme elle l’a dans la tête depuis longtemps et elle a commencé à le mettre en forme sur papier, elle estime que dans un an elle sera prête pour le grand saut dans la vie politique, il ne lui reste plus qu’à trouver un nom pour son parti.

Elle est rapidement arrivée devant la porte de l’école et elle y pénètre comme une maman ordinaire pour aller chercher son bambin.

Ilya lui saute au cou comme un forcené.

« Ilya doucement ! Tu vas m’étouffer ! »

L’enfant desserre son étreinte et sourit à sa jolie maman qui se dit que c’est bien un enfant le plus cadeau que la vie puisse vous faire.

 

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« Voilà, vous partez et cela me fait de la peine. »

« Il fallait bien que je parte un jour, tu sais je suis vieux et fatigué, j’ai besoin de ce repos tant attendu » explique le vieux président.

« Qu’est-ce que je vais faire sans vous ? »

« Tout Alexandrine, il te reste tout à faire, tu as toute la vie devant toi, un monde à inventer et ce nom de parti à trouver. »

« C’est dur parce que je ne veux pas que le nom de mon parti soit bateau ou pompeux, je veux qu’il soit simple et explicite. »

« Oui je vois très bien ce que tu veux dire et dès que tu trouves, je veux être le premier prévenu. »

« D’accord. »

Divers conseillers sont entrés et Alexandrine est sortie.

Son vieux président laisse la place à Jacques Chirac, la passation de pouvoir aura lieu demain 17 mai et Alexandrine a de la peine.

Son projet est bien avancé, son programme comprend déjà trente pages sur le papier et Alexandrine sent qu’elle peut en mettre trente de plus. Tout ce qu’elle écrit, elle en discute avec des gens compétents, elle veut que son plan de redressement de la France soit cohérent et réaliste, elle ne veut pas que l’on puisse l’attaquer sur le moindre détail. Pour cela elle a fait appel à tous ses amis, Arthur, Florence, Grégory, Natascha et aussi Djamel pour les problèmes économiques. Pour le bon sens et la vie quotidienne, Alexandrine écoute encore Olga, si sage.

Pour ce qui est du nom de son parti, Alexandrine cherche, elle a déjà pensé à plusieurs appellations et en particulier le parti de la confédération mais elle hésite encore.

 

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« Voilà Messieurs, merci beaucoup de m’avoir écouté et d’avoir bien voulu assister à la création de mon parti, le parti de la confédération. »

Alexandrine se lève sous les applaudissements, heureuse d’en être enfin arrivée là.

Des meetings sont prévus un peu partout en France pendant plusieurs mois pour présenter le nouveau parti et son programme.

Alexandrine n’a pas, pour l’instant, beaucoup d’adhérents mais elle compte persévérer dans cette voie.

Elle a répondu aux questions de la presse écrite, s’est laissé prendre en photo puis est rentrée chez elle, tranquillement, à pied.

Ilya-Souleymane et Gabriel-Isaac se sont précipités sur elle.

« François ! » a-t-elle crié dans le hall.

La jeune fille au pair, Carla une allemande, est apparue.

« Monsieur n’est pas encore rentré Madame. »

« Oh d’accord Carla, vous pouvez disposer, c’est bon je vais m’occuper des enfants. »

Carla ne se fait pas priée tandis qu’Alexandrine se demande bien ce que peut faire François si tard à l’hôpital de la Salpêtrière où il a une vacation désormais tous les jeudis en plus de son poste à Montgis.

« Maman, viens voir le beau dessin que Gabriel a fait ! »

Ilya entraine Alexandrine dans le salon et lui présente glorieusement les gribouillis de son petit frère tout juste âgé d’un an.

« C’est magnifique ce que tu as fait Gabriel » s’écrie Alex en se penchant pour être à la hauteur du bambin.

Gabriel-Isaac la fixe de ses prunelles d’un vert étrange et profond entre bouteille et émeraude, on dirait qu’il cherche à lire dans le regard de sa mère quelque chose qu’elle ne dit pas.

Alex serre les deux petits bonhommes contre elle.

« C’est vrai que tu vas beaucoup voyager maman ? » questionne Ilya.

« Qui t’a dit cela ? »

« François, hier, il a dit que tu ne serais plus beaucoup avec nous. »

« Il a tort, si je vais faire des meetings vous me suivrez. »

« Et l’école ? »

« Ilya, qu’est-ce que tu fais à l’école ? »

« Je joue et je chante. »

« Nous jouerons et nous chanterons tous les trois si François ne veut pas nous suivre. »

« Papa, il nous suivra ? »

« Non Ilya ton père travaille, il ne peut pas faire ce qu’il veut. »

« Pourquoi fais-tu ce que tu veux, toi ? »

« Parce que mon travail me le permet. »

Ilya regarde sa mère tendrement et se blottit soudain contre elle violement.

« Maman, François et toi vous allez vous séparer ? »

« Pourquoi dis-tu cela Ilya ? Qu’est-ce qui peut te faire penser à cela ? »

« Il rentre tard maintenant et vous vous disputer beaucoup, vous n’êtes jamais d’accord sur rien même plus sur Gabriel, on dirait que vous ne vous aimez plus. »

« Ilya, c’est compliqué les histoires de grands et je ne le savais pas moi-même il y a encore peu de temps, j’ai compris que l’amour peut disparaitre aussi vite qu’il est venu sans que l’on sache pourquoi, peut-être que François et moi allons-nous séparer, peut-être n’est-ce qu’une crise qui va passer, je ne sais pas, Ilya mais n’oublie jamais que je ne cesserais de t’aimer, tu es mon fils et avec ton petit frère vous êtes les deux êtres les plus importants de ma vie. »

« Je t’aime maman, très très fort. »

Le bambin de quatre ans a serré ses petits bras autour du cou d’Alexandrine et s’est blotti très fort.

Gabriel est venu quêter sa part de caresse et Alexandrine les a longuement serré contre elle, ses deux petits princes. Elle va surement se séparer de François, elle s’est aperçue surtout depuis la naissance de Gabriel qu’elle n’avait sans doute jamais été réellement amoureuse de lui, elle le trouvait séduisant et surtout elle aimait la vie qu’il lui faisait découvrir, les fêtes, les sorties, la musique, tout ce qu’elle n’avait encore jamais vécu ayant été sage et raisonnable avant l’âge mais tout cela n’est pas compatible ni avec ses ambitions ni avec des enfants et la séparation semble inéluctable.

 

 

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