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Elijange - des mots....
2 septembre 2016

Alexandrine - Troisième partie : Alexandrine et le pouvoir - Chapitre 5

« Djamel, tu n’as pas le droit de refuser » s’écrit Alexandrine en le regardant dans les yeux.

« Alex, je ne sais pas si je saurais faire de la politique. »

« Mais je ne te demande pas d’en faire, je veux que tu fasses ce que tu sais faire c’est-à-dire de l’économie et je suis sure que tu seras parfait en ministre de l’économie et des finances. »

« Je n’ai pas le choix si j’ai bien compris, je suis ton spécialiste dans ce domaine. »

« C’est ça tu n’as pas le choix. »

« Pourquoi ne nommes-tu pas François ministre de la santé pendant que tu y es ? »

« Parce qu’il n’est pas compétent, il ne prend pas son métier au sérieux, pour ce poste j’ai pris contact avec l’un de ses associés que j’ai rencontré quand je vivais avec lui, je l’ai eu au téléphone hier soir et je crois qu’il va accepter, il se nomme Hubert Bourdais et il est vraiment très compétent. »

« A qui as-tu pensé pour les autres postes et en particulier pour celui de premier ministre ? »

« Florence vient d’accepter l’éducation nationale et j’en suis très heureuse, Grégory va à la justice et je tente de faire accepter à Natascha le ministère de la fonction publique, elle était très bonne dans tout ce qui était institution à l’ENA. Mon problème évidemment c’est le premier ministre, je ne sais pas, je suis embêtée, il me faut quelqu’un de réellement compétent, je t’aurais bien nommé mais je te veux pour l’économie et les finances, alors je me dis, peut-être que je pourrais ne pas avoir de premier ministre ? »

« Tu veux les pleins pouvoirs ? »

« Non je vais proposer au parlement l’instauration d’une nouvelle constitution qui répartiraient les pouvoirs du premier ministre désormais inexistant entre le président, c’est-à-dire moi-même et le ministre de l’économie et des finances, c’est-à-dire toi, qu’est-ce que tu en penses ? »

« Que tu m’accordes trop de place dans ton gouvernement et que Vladimir va être jaloux. »

« Vladimir, je ne veux plus jamais entendre ce prénom de toute ma vie, nous nous étions bien quittés toi et moi, avec François aussi la rupture s’est faite en douceur mais ce que ce type m’a fait je ne le pardonnerais jamais. »

« Il a juste menti par omission Alex. »

« Par omission ! Il a oublié de me dire qu’il avait une épouse et trois enfants en Ukraine et tu appelles cela une omission, franchement tu plaisantes ? »

« Je crois qu’il vaut mieux en rire qu’en pleurer, Alex, il n’en vaut pas la peine. »

« Ça c’est une évidence et maintenant je vais être bien avec mes fils. »

Alexandrine a à peine terminé sa phrase que le téléphone retentit.

« Un appel de votre mère, Madame la présidente. »

Alexandrine se demande l’espace d’un instant ce que veut Caroline.

« Bonjour Alexandrine, je t’appelle pour Coralie, sa mère m’a appelé affolée en me demandant de te prévenir, Coralie est repartie de chez elle cette nuit, elle pense qu’elle est partie à Paris retrouver ses anciens amis et elle souhaiterait que tu fasses quelque chose. »

« Que veut-elle que je fasse ? »

« Est-ce que tu peux demander à la police de la rechercher ? »

« Je peux mais si on ne la retrouve pas ? »

« Il ne faut pas penser à cela, sa mère pense qu’elle va venir te voir mais on ne la laissera pas entrer alors essaie de donner des consignes. »

« D’accord maman, je vais le faire, je t’embrasse et embrasse papa et Olga pour moi. »

Alexandrine a reposé le combiné.

« C’est Coralie, elle est repartie de chez ses parents et ils craignent qu’elle retombe dans la drogue, je vais donner sa description aux gardes, j’aimerais qu’elle vienne, ça me fait de la peine de la savoir à la dérive depuis tant d’années, j’ai l’impression de ne pas m’être assez intéressée à elle. »

« Alex, elle va venir, c’est sûr et nous allons nous occuper d’elle mais tu ne peux pas être partout et maintenant tu as la charge de tout un état. »

Alexandrine a soupiré et Djamel l’a pris dans ses bras très tendrement.

A ce moment-là, la porte s’est ouverte brusquement et Ilya et Gabriel ont fait leur apparition.

« Papa, maman, c’est génial ici, on a même une nurse à temps complet, elle me donne tout ce que je veux. »

« Elle a tort Ilya-Souleymane » s’écrit Djamel, « tu ne dois pas avoir tout ce que tu veux sinon tu vas vite ressembler à un enfant gâté et je ne le souhaite pas. »

« Moi non plus, papa, je veux vous ressembler à tous les deux et je sais que ce ne sera pas facile. »

« Pourquoi cela ? »

« Parce qu’à l’école tout le monde va me dire que maman est formidable, les gens le disent déjà dans la rue, ils ont mis beaucoup d’espoir en toi et comme tu ne vas pas les décevoir, c’est pour moi que ce sera dur, pour moi, pour Gabriel et pour Viatcheslav. »

« Ne dis jamais cela Ilya » corrige Alex, « Gabriel, Viatcheslav et toi serez toujours à la hauteur pour moi, je ne suis pas la huitième ou la neuvième merveille du monde, je suis comme tous les humains, Ilya, je suis faillible. »

« Ça veut dire quoi ? »

« Que je peux faire des erreurs. »

« Oui mais tu n’en fais pas souvent sauf avec Vladimir évidemment. »

« Comment ça Ilya ? »

« Tu ne savais pas qu’il était marié et qu’il avait des enfants, tu t’es bien trompée sur ce coup-là. »

« Où as-tu appris ça ? »

« Je l’ai entendu. »

« Ilya, ici il va falloir que tu apprennes à ne pas trop écouter ou si tu écoutes, à ne pas répéter. »

Ilya a acquiescé penaud, il a repris le petit Gabriel par la main et ils sont repartis jouer dans les jardins de l’Elysée, Alexandrine et Djamel les ont regardés courir en liberté et ils se sont serrés l’un contre l’autre, heureux. Alexandrine a été extrêmement blessé par les mensonges de Vladimir, c’est bien le pire qu’il pouvait lui faire, omettre de lui dire qu’il avait déjà une épouse et trois enfants presque adultes, il avait l’air tellement sincère le jour de la naissance de Viatcheslav qu’elle avait réellement cru que c’était son premier enfant. Elle s’est sentie stupide en plus de se sentir trahie quand elle a compris qu’il ne rentrerait pas d’Ukraine. Elle a dû raconter l’histoire à sa famille et à ses amis qui se sont empressés de la consoler lui disant que la vie continuait, qu’elle avait atteint son but professionnel et qu’elle avait trois merveilleux fils. Elle est bien d’accord avec cela, elle a du travail sur la planche et une jolie famille surtout avec Djamel à ses côtés.

 

 

 

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