Elijange - des mots....

Il est des heures, il est des jours, il est de ces moments étranges où tout semble suspendu. Il est du vent dans mes cheveux, de la pluie sur ma peau et du souffle sur mon visage qui me parle du temps qui passe et des heures perdues. Il est des larmes, il est des douleurs qu'on ne parvient pas à réprimer, il est des failles qui vous font dérailler sans que vous le vouliez, il est des vagues qui remontent et qui vous submergent, il est des strates inconscientes qui viennent vous hanter et puis il y a ce souffle de vie qui vous caresse, vous submerge, vous envahit, il y a ce coup de talon au fond de la vase qui vous fait remonter et reprendre pied, il y a cet instinct de survie qui vous dit qu'on peut tout combattre et tout surmonter si on le veut vraiment. Je suis celle que je suis à tout jamais, je peux faire en sorte de moins souffrir mais je ne pourrais jamais totalement me guérir, c'est ainsi et l'accepter est la seule façon de me permettre d'avancer. Je resterais cette petite fille blessée qui a peur du désamour et de la désaffection mais je peux cesser d'être cette femme prête à tout juste pour être aimée.

Je suis cette feuille fragile

Cette fille facile

Ce petit souffle de vent

Que souvent tu entend

Un petit rien mais pourtant

Un petit tout si souvent

Aussi forte que soumise

Aussi douce que piquante

Tendre et attirante

Qui jamais ne se brise

Je suis contradiction

Je suis dichotomie

Je suis le feu et l'envie

Je suis tentation

Fidèle et entière

Qui se pose des questions

Passionnée, passionnante

Eruptive, volcanique

Souvent sage pourtant

Douée de raison

Pleine de passion

Je suis tout et rien

Comme tout un chacun.

Une nouvelle année s'achève, l'heure de faire le bilan.

Cette année c'est d'abord la naissance de Vanya qui a fait de nous des grands parents. Une magnifique aventure qui ne fait que commencer avec cette délicieuse petite fille qui n'est que sourire et douceur. Un petit fil d'éternité...

Cette année c'est aussi curieusement une année d'introspection, une année de questionnement. L'année de mes 50 ans. Une année où j'ai remis en question celle que je suis, je me suis découverte des capacités et des ressources que je n'imaginais même pas. J'ai renoué avec la petite fille tout au fond de moi, une petite fille un peu sauvage, une petite fille qui s'émerveillait de chaque instant, de chaque paysage, de chaque bonheur, une petite fille volontaire et courageuse qui ne lachait jamais rien, une petite fille qu'on a fini par faire douter de ce dont elle pouvait être capable. Je veux continuer sur ce chemin même s'il peut s'averer parfois dur et escarpé car ce n'est pas facile de garder le cap, de ne pas se laisser absorber hors de la lumière, de ne pas sombrer dans l'atmosphère pesante d'un monde en décomposition qui est sans cesse en quête de performance. Cette petite fille ne cherche pas la performance, elle veut juste se dépasser elle même en se faisant du bien, rien de plus, rien de moins.

C'est une année où je me suis également retrouvée vibrante, vivante, ressentante, une année où j'ai du lutter contre des démons intérieurs qui parlent de peur de ne pas être aimer, de peur de ne jamais en faire assez pour mériter de l'amour, de l'attention. Une année où j'ai choisi de me donner pour quelqu'un qui je l'espère me le rendra sous la forme d'une amitié durable et profonde mais à partir du moment où je fais les choses telles que je les ressents et avec sincèrité et amour, je ne regretterais jamais rien. Je me suis trouvée une ame soeur inattendue et fuyante, une ame soeur en amitié ou plutot une ame frère pour celui qui est né deux jours après mon vrai frère qui me manque toujours autant. Je le rêvais depuis longtemps, je ne l'espérais plus, nous étions si proches et si loin parfois tous à la fois et puis soudain ce cataclysme qui a rebattu les cartes et a remis les choses dans une perspective différente et a fait de nous ce que nous aurions pu être depuis des années mais qu'il s'empêchait de laisser venir parce que lui aussi à ses propres démons et que je veux l'aider à les combattre.

C'est avant tout une année de plus passée aux cotés du seul qui me comprend pour toute l'éternité, bien plus qu'une ame soeur ou frère, c'est un tout, inexplicable et pourtant si simple. Il est tout, il est mon mari, mon frère, mon ami, mon amant, mon confident, l'épaule sur laquelle me reposer, la main à laquelle m'accrocher, il est là quand tout s'effondre, il est là quand je me nois, il est là inexorablement et c'est ensemble qu'un jour dans une jolie maison ou un joli chalet de montagne, au coin d'un feu avec la neige qui tombera dehors, nous laisserons s'écouler notre vieillesse, coeur contre coeur pour l'éternité.

Il y a parfois de l'inexplicable,  de l'impalpable. Il y a ce qu'on ressent, ce qu'on pressent. Il y a tout ce qu'on ne comprend pas mais qui nous semble évident. Il y a cet autre si différent de nous, cet autre qui ne nous ressemble pas mais qui pourtant nous semble si proche. Il y a des sensations qu'on renonce à expliquer, il y a des raisons qui semblent même ne pas exister, il y a juste deux êtres qui n'auraient jamais du se rencontrer et qui se retrouvent face à face comme si depuis toujours ils se connaissaient, il y a deux ames qui se cherchent avec pudeur et retenue. Il y a des sentiments troubles qu'on préfère ignorer, il y a lui, il y a moi et toutes nos ambiguités qu'on préfère nommées amitié. Il y a tout cela et à la fois il me parait parfois si lointain alors que l'instant d'avant j'avais l'impression de lire au fond de lui, il se met en retrait, il sait qu'il s'est trop dévoilé et ça le met mal à l'aise et j'ai beau lui dire qu'il n'y a pas de raison d'être perturbé, que cette relation ne sera jamais autre chose que ce qu'il souhaite qu'elle soit car tout ce que je veux c'est que cette relation existe quelqu'en soit la nature et que l'amitié me convient très bien....

C'est tellement étrange, tellement inexplicable, c'est tellement incontrolable. Il me semble que ça ne m'était pas arrivé depuis longtemps, je ne sais même pas si cela m'était déjà arrivé dans cette proportion. C'est tellement particulier, tellement impalpable et tellement là, je ne peux pas faire autrement. C'est comme si je ne controlais plus l'ensemble de mes actes et de mes pensées. C'est comme si je choississais toute seule de me faire du mal. C'est comme un vent violent qui a commencé à souffler le 13 juin et qui s'intensifie quoi que je fasse. Un vent qui tantot alterne entre douceur et bourrasque. Un vent qui ne veut pas s'arrêter quoi que je fasse et quoi que je veuille. Je ne peux pas l'abandonner, je ne peux pas le laisser se débrouiller, je ne peux pas renoncer à m'intéresser à son sort. Je donne, je donne et il prend comme avant mais les enjeux ne sont plus les mêmes.Je suis comme une bouée de sauvetage à laquelle il se raccroche désespérememnt mais il est évident que je ne veux pas sombrer avec lui car ce n'est pas ma vie, c'est la sienne et je n'y ait pas vraiment de place. Je me souviens de ses paroles le 14 juin dernier, tu as ta vie, j'ai ma vie, si on peut se rendre service tant mieux. Je ne pouvais pas savoir à quel point je pourrais lui rendre service mais pourtant il a toujours sa vie et j'ai toujours la mienne, je ne suis toujours personne, juste l'ombre sur laquelle il s'appuie, l'épaule qui lui permet de se reposer et de se laisser cajoler. Je ne suis toujours que la femme de l'ombre et il n'avouera jamais la vraie raison pour laquelle je suis dans sa vie. Je lui ai dit pourtant que sans l'avant je ne serais pas là maintenant, car sans l'avant, le lien ne serait pas le même. C'est parce que j'ai vu sa vraie personnalité derrière le masque pendant ces quelques mois que je peux maintenant accompagner sa souffrance et ses terreurs. Pourtant je ne veux pas être la femme de la lumière, je laisse ça à celle qu'il a épousé il y a plus de vingt ans, je veux juste qu'il me mette dans la lumière en me donnant une forme de légitimité ne serait-ce qu'en matière d'amitié. Je veux juste qu'il admette que quoi qu'il arrive maintenant nous sommes liés.

C'est un constat de désuétude, de déception, de tristesse même quand on s'aperçoit que des gens qu'on pensait vos amis ne le sont pas en réalité. Je n'ai plus envie du tout de retenter cette aventure, l'amitié avec une autre femme. Je ne crois pas que ce soit possible. Je ne sais même pas pourquoi. Qu'est ce qui fait que je ne peux pas être considérée par une autre fille comme rééllement son amie. L'amitié ça ne m'est plus arrivée depuis Chanteloup il me semble, depuis Karine et Samira. A cette époque il me semblait avoir deux vraies amies et autour des connaissances agréables. Je n'ai plus d'amie, je n'ai pas su m'en faire ici. J'ai des connaissances agréables, des filles sympas avec qui échanger pendant quelques minutes voir plus au boulot mais c'est tout. L'amitié ce n'est pas pour moi et je ne sais pas pourquoi. Elle a dit qu'elle pensait qu'on n'était pas d'accord sur grand chose. Peut être. Et alors, qu'est ce que ça change ? C'est ça l'amitié, ça doit être fait d'échange, d'opinion différentes, d'argumentation. Je n'ai plus envie d'essayer d'être amie avec qui que ce soit. Cela s'avère trop compliqué. Elle dit que je suis dichotomique. Surement qu'elle a raison mais comment lui faire comprendre que c'était la seule façon de survivre, la seule façon de pouvoir être là aujourd'hui à 50 ans, que sans cette dissociation de mon être de la réalité, je ne serais plus là depuis longtemps. Je serais morte à la fin de l'adolescence. Deux choses m'ont sauvé à cette époque la dissociation et la rupture d'anévrisme de mon père sans lequel tout aurait continué. Je ne peux pas raconter cette histoire, aucune amie ne saura jamais, c'est ainsi. A part les protagonistes, ils sont deux à savoir William et Fabrice et je le tairais à tout jamais parce que c'est mon histoire et je l'offre à qui je veux. Je laisse paraitre ce que je veux et rien d'autre. Ce n'est pas un manque de sincérité ou de confiance, c'est ainsi, ça ne sortira pas. Ca ne regarde personne car je ne suis pas une victime, je ne veux pas l'être et je ne veux pas qu'on me mette en posture de l'être. Je suis résiliente, j'ai relevé la tête et j'ai avancé, je ne veux plus me laisser abattre. Il n'y a que l'amour qui a le droit de me faire du mal, pas l'amitié, pas les souvenirs, pas ça. 

C'est peut être ma faute, peut être que je n'ai pas la volonté d'accorder assez de temps ou d'énergie à une amie. Peut être que c'est mieux ainsi, il ne faut rien forcer dans la vie. Peut être que c'est moi qui ne veut pas me lier profondément à quelqu'un d'autre. Ca me pèse mais en même temps je ne sais pas si j'aurais du temps et de l'énergie à consacrer à une amitié. Ca n'a jamais été mon fort il faut bien l'avouer, j'ai toujours pu compter mes amis sur les doigts d'une main et je n'ai jamais su, au délà de  l'adolescence, leur consacrer assez de temps. Ce n'est tout simplement pas fait pour moi sans doute, il faut admettre les choses et en faire le deuil. Je ne suis définitivement l'amie de personne.....

Il est des sentiments qui sont inexplicables. Une de mes amies dit que tout ce qui arrive à une raison d'être. Alors quelle est la raison dans cette histoire. Je l'entre-aperçois sans certitude en ce qui le concerne, je ne vois toujours pas en ce qui me concerne. Est-ce qu'il faut chercher des raisons à tout ce qui nous arrive, à toutes nos rencontres, à tous nos coups de coeur ? Peut être pas finalement. Peut être qu'il n'y a pas de raison, peut être qu'il faut juste prendre les évenements comme ils viennent, prendre ce qu'il y a prendre comme je dis souvent parce qu'on ne sait jamais de quoi demain sera fait et dans son cas, cela se vérifie bien puisque sa vie, en quelques heures, s'est comme effondrée. Il est là, je suis là, nous sommes là dans cette douce ambivalence, dans cette amitié trouble, dans ce refus de sa part d'avouer que c'est plus que ça. Il est là à ponctuer ses messages du mot amitié comme pour s'en convaincre lui même mais sa main sur la mienne il y a quelques jours ne parlait pas d'amitié mais de sentiments, les quelques mots laissés après étaient forts et impudiques quand on le connait. Il se dévoile par petites touches, il a peur je le sais. Pourtant il sait que je ne demanderais jamais rien d'autre que ce qu'il peut me donner, de la tendresse, un peu d'amour, un peu de temps surtout mais pas de grand serment, aucun bouleversement de nos vies parce que c'est ainsi, parce que comme il a dit lui même il y a quelques mois, nos vies sont faites et aucun de nous n'a de raison de tout bouleverser. L'histoire peut rester parralèle, elle n'en sera pas moins forte. Ce que je veux surtout c'est qu'il continue à faire partie de ma vie et que je continue à faire partie de la sienne.

Je serais là, c'est ainsi que je conçois l'amitié. Je serais toujours là quoi qu'il advienne. Je serais là pour écouter, pour consoler, je serais là pour ouvrir mes bras, je serais là parce que je ne peux pas faire autrement. Je vais fermer mes oreilles à tous les bruits de couloirs, à ceux qui racontent en toute bonne foi ce qu'ils croient savoir mais qui le tiennent de gens qui ne savent rien, à ceux qui le condamnent sans jugement, à ceux qui te disent qu'ils sont de son coté mais qui au détour d'une phrase laissent entendre qu'après tout on ne sait jamais, je vais fermer mes oreilles à tous ceux qui lui inventent encore et toujours une vie et des histoires qui ne sont pas les siennes. Je vais fermer mes oreilles mais mon coeur saignera à l'écoute de toutes ces inepties. Je vais fermer ma bouche enfin car ça ne sert à rien de chercher à convaincre ceux qui ne veulent pas l'être et ceux qui oublient ce qu'est la présomption d'innocence. 

Tu te trompes, tu n'a rien compris. Tu as raison, ce que je ne suis pas celle que tu croyais. D'ailleurs tu ne sais pas rééllement qui je suis. Je suis de celles qui choississent leurs chaines, qui les savourent, s'y lovent avec délice jusqu'à faire tout exploser autour. Je ne te demandais pas grand chose, un peu d'attention, de complicité mais c'est visiblement déjà beaucoup trop pour toi. Tu veux ta liberté mais tu exiges de moi obéissance et de me plier à tes exigences. Je n'ai pas peur de toi tu le sais bien, la peur a trop longtemps habité ma vie. La seule chose que tu peux me faire c'est de la peine mais tu t'en fiche royalement, aimer je ne crois pas que tu saches ce que c'est , tu te fous des autres et de leurs sentiments. Tu es comme un vampire suceur de coeur. Un égoiste, un lache et un charmeur.

A tout ceux qui parlent, à tous ceux qui croient savoir, à tous ceux qui te chuchotent "mais tu sais, on dit que...", "il parait que..." . A tous ceux qui veulent te faire croire qu'ils connaissent mieux que toi quelqu'un avec qui tu es intime. A tous ceux qui ne savent pas faire la nuance entre la plaisanterie douceureuse et la réelle proposition, à tous ceux qui ferait mieux de tourner sept fois leurs langues dans leurs bouches avant de parler et de réfléchir un peu à ce qu'ils racontent.

A tout les jaloux et ceux qui font semblant de ne pas l'être, à tous ceux dont la vie est vide et qui cherche à la remplir avec la tienne. A tous ceux qui inventent, qui brodent, qui alimentent des histoires sans fondement, à tous ceux qui feraient mieux de se regarder dans une glace avant de parler. A tout ceux surtout, qui feraient mieux de se taire plutot que de colporter fausses vérités et stupidités en tout genre qui font le lit à une floppée d'aneries que je sais plus fausses les unes que les autres.

La seule vérité c'est celle que l'on constate par soi même. Il ne faut jamais se faire le relais des "on dit" et des "tu savais que..." parce qu'il y a plus de chance que ce soit faux que vrai alors merci de ne plus m'en abreuver.