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Elijange - des mots....
10 septembre 2016

Alexandrine - Troisième partie : Alexandrine et le pouvoir - Chapitre 13

« Coralie, dépêche-toi, ce ne sera jamais prêt pour l’arrivée de Flo, d’Arthur et de leur petit bout de chou » s’exclame Alex paniquée.

« Mais si, ce n’est pas ton genre de t’angoisser, Alex, cette grossesse ne te réussis pas. »

« Tu parles, le pire c’est que c’est vrai, je n’ai jamais été aussi malade en étant enceinte, des nausées, des migraines, des étourdissements, la femme handicape sérieusement le chef d’Etat. »

« Ma petite fille si tu veux mon avis » s’écrie Olga en apparaissant dans l’embrasure de la porte, « tu attends une fille sinon ta grossesse serait comme les autres. »

« Sincèrement j’aimerais que tu ais raison, après trois fils, une fille me fait soudain très envie, surtout depuis que j’ai vu celle de Flo et Arthur, un vrai petit bout de chou leur Audrey, d’ailleurs il faut que nous nous dépêchions car sinon tout ne sera pas prêt pour leur arrivée. »

Dans le grand salon de l’Elysée, la table est dressée en ce jour de Pâques prête à accueillir les jeunes parents et à s’émerveiller sur les ventres ronds d’Emilie et d’Alexandrine.

Rébecca les regarde en silence, Alex surprend son regard.

« Rébecca, il ne faut pas désespérer, cela va t’arriver bientôt, vous êtes mariés depuis seulement un an Victor et toi. »

« J’aimerais que ce soit vrai mais de vous voir toutes enceintes et moi qui reste désespérément vide c’est comme si je n’avais pas le droit à ce bonheur. »

« Ne dis pas de bêtises, un an ce n’est pas inquiétant, je sais que les choses chez moi viennent de façon très simple mais personne n’est pareil, si dans six mois tu n’es pas enceinte, tu devrais faire des examens pour voir si il n’y a pas un petit problème et y remédier. »

« Tu as sans doute raison, Alex, merci. »

« De rien » s’écrie Alex en se précipitant à temps vers la table pour retenir l’assiette que Viatcheslav a failli faire tomber, « Viatcheslav, je t’ai dit de ne toucher à rien, où est Ilya ? Je lui avais dit de te surveiller. »

« Pas là, il est pas là » répond le bambin de deux ans et demi.

« Je vois bien, va voir mamie Olga, elle sera ravie de te raconter une histoire. »

L’enfant blond comme les blés aux grands yeux bleus azur ourlés de longs cils transparents se dirige à pas lents vers son arrière-grand-mère qui bien volontiers le prend sur ses genoux pour lui raconter une histoire en russe.

Alex part quant à elle à la recherche d’Ilya et se heurte dans le couloir à Gabriel et Pauline en train de se chamailler à leur habitude, la fillette blonde qui n’a pas encore trois ans essaie toujours de mener Gabriel, quatre ans et demi par le bout du nez mais désormais le petit garçon ne se laisse plus faire comme avant et proteste vigoureusement, encouragé en cela par Ilya qui a toujours su se défendre seul.

Dans le couloir, Alex croise ensuite Grégory en discussion avec François et Victor, elle écoute à peine leur conversation et continue sa quête de l’intrépide Ilya.

Elle entend du bruit dans une chambre mais ce n’est que Natascha qui change Karol qui aura un an dans quelques jours, elle lui demande si elle a vu Ilya mais la jeune femme ignore où il se trouve.

 

Elle poursuit sa route et soudain elle entend des voix dans un bureau, la porte est entrouverte et au lieu d’entrer, elle écoute discrètement ce qui se dit.

« Cela devrait être facile en ce moment, elle n’est jamais là, toujours des problèmes de santé, à cause de sa grossesse, une vraie poule pondeuse, cette fille, même pas trente ans et elle attend son quatrième gosse. »

« Là n’est pas le problème, le problème est qu’elle nous gêne dans nos actions, avec elle pas de pots de vins, pas de corruption, elle est trop honnête, il faut profiter de son absence pour falsifier quelques papiers puis les rendre publics comme ça l’opinion sera toute retournée et ne voudra plus faire confiance à Alexandrine Volkov. »

« C’est exactement ce qu’il faut faire. »

Alexandrine a poussé un peu la porte pour voir les visages des deux traitres. Une fois reconnu, elle repart dans le couloir à la recherche d’Ilya. Après le week end de Pâques, elle renverra sans façon ses deux charmants collaborateurs qui lui veulent tant de bien.

 

Un salon s’ouvre devant elle et qu’elle n’est pas sa stupeur d’y découvrir Ilya et Djamel penchés sur des livres et des cartes.

« Qu’est-ce que vous faites là  tous les deux ? » questionne-t-elle.

« Ilya voulait voir où est située l’Algérie où mes parents sont nés et l’Ukraine où Olga est née, ensuite il a voulu voir des photos de ces pays alors j’ai sorti des livres et maintenant il veut connaître leur histoire, je crois que je vais emprunter certains livres qui sont ici et les prêter à Ilya » explique Djamel.

« Bien sûr il est toujours intéressant de vouloir savoir des choses sur les pays de ses aïeux mais je crois que tu devrais aussi questionner les gens qui ont vécu dans ces pays, Olga bien sûr mais aussi les parents de ton père, tu comprends assez bien l’arabe pour discourir avec eux dans cette langue. »

« C’est vrai maman, mes maîtres de l’école coranique sont impressionnés, je parle et j’écris les deux formes d’arabe et je parle aussi le russe. Quand Gabriel ira à la synagogue, je pourrais apprendre l’hébreu maman ? »

« Comment pourrais-je ne pas encourager une telle soif de connaissance et surtout de la part d’un si jeune garçon. » murmure Alex en se penchant pour embrasser Ilya.

L’enfant a maintenant sept ans et demi, Alexandrine le trouve toujours aussi beau avec son visage fin et délicat, ses prunelles couleur de ciel pale mais réellement bleues et ses boucles plus noires que jamais.

Il sourit et Alex est heureuse.

« Je vous cherche depuis au moins un quart d’heure pour la petite fête, allez venez et toi je t’avais demandé de surveiller Viatcheslav. »

« Mince j’ai oublié maman et puis Viatchi est intenable, je préfère surveiller Gabriel, il est sage lui au moins. »

« Viatchi ! C’est un curieux diminutif. »

« C’est plus simple que Viatcheslav, tu sais quand il ira à l’école personne ne l’appellera comme ça, ils  vont tous lui donner un surnom. »

« Tu as sans doute raison c’est comme pour toi et Gaby, vos prénoms ne font pas l’unanimité. »

« Pourtant moi je l’adore mon prénom, Ilya-Souleymane, c’est beau, ça sonne bien et puis Elie et Salomon comme protecteurs, ce n’est pas mal du tout pour ma petite personne. »

Alex sourit.

« Il nous remercie pour son prénom Djamel. »

« Heureusement, de toutes façons nous ne l’avons pas choisi au hasard. »

Ils arrivent dans le grand salon, à l’instant précis où Florence, Arthur et la minuscule Audrey font leur apparition.

Alex se précipite, embrasse les deux jeunes parents et leur toute douce progéniture.

Bien vite, tout le monde s’assoie autour de la table.

« Pourquoi il est pas là Jérôme ? » s’écrie soudain Gabriel.

« Jérôme ne peut pas venir, je te l’ai déjà dit Gabriel, il doit être à l’ambassade pour une traduction, il sera là vers seize heures cette après-midi. »

Un silence gêné s’installe, tout le monde voit bien depuis quelques mois qu’Alex s’est peut être emballée un peu vite avec Jérôme et qu’elle n’est pas forcément follement amoureuse de lui.

Pourtant avec l’enfant qui s’annonce, ils font comme si tout allait bien entre eux.

Bien vite, le silence fait place au brouhaha total.

Florence demande des conseils pour son enfant à Alexandrine, Emilie et Natascha tandis que Coralie et Rébecca rêvent de s’en mêler.

Victor parle de politique et de finance avec Grégory.

Nicolas discute calmement avec François tandis qu’Olga et Caroline ne sont pas d’accord sur une recette de cuisine et que Marc et Djamel parlent des résultats sportifs de la semaine.

Gabriel discute avec Pauline et Viatcheslav tandis que Karol guette avidement les cuillères que lui tend un peu négligemment et irrégulièrement sa mère.

Ilya, seul,  regarde toute cette famille s’agiter, c’est sa famille et il les aime.

Il a regardé Olga d’abord, son arrière-grand-mère si pleine de savoir et d’histoire avec laquelle il aime parler en russe et qu’il commence à avoir peur de perdre car il sait qu’elle est très âgée.

Il s’est ensuite arrêté sur Caroline et Marc, ses grands-parents qui lui parlent toujours de choses pratiques et dont il est convaincu de leur amour pour lui et ses frères.

Il y a ensuite son oncle Nicolas qu’il adore à cause de son coté à la fois encore enfant et de son sérieux quand il évoque son futur métier de médecin. Sa femme Natascha, il l’aime bien, elle parle un peu le russe mais elle à un coté trop distraite pour qu’Ilya la trouve vraiment intéressante à son goût.

Il ne s’arrête pas sur Karol, un trop petit bébé pour qu’il sache quoi en penser.

Victor et Rébecca sont  des gens sympathiques mais il trouve la jeune femme très angoissée.

Emilie et Sébastien, il n’en pense pas grand-chose, il ne les connaît pas vraiment puisqu’ils vivent en Province et ne viennent à Paris que pour les grandes occasions.

Florence et Arthur sont adorables mais bien trop occupés par leur propre vie et maintenant par leur petite Audrey.

François, Ilya l’aime bien, il est gentil, intelligent mais trop léger comme dirait sa mère.

Pauline l’agace beaucoup tout comme Viatcheslav qu’il adore mais qui n’arrête pas de faire des bêtises. Gabriel est gentil mais il manque un peu de caractère pour Ilya qui n’arrête pas d’essayer de l’aider à s’affirmer un peu plus à l’école.

Djamel, son père est pour lui presque un Dieu, un Dieu de savoir et d’intelligence qu’Ilya trouve en plus très beau. Il aimerait vraiment lui ressembler plus tard aussi bien physiquement que moralement.

Quant à sa mère, elle est pour Ilya la plus belle du monde, si différente de lui mais pourtant si semblable au fond.

« Ilya, à quoi penses-tu ? » questionne-t-elle justement en remettant doucement en place une mèche des cheveux de son fils qui lui tombe sur un œil.

« A toi maman, je pensais que tu étais la plus belle maman du monde » répond l’enfant.

« Mon petit prince, tu dis des bêtises parce que la plus belle maman du monde a le cheveu terne, le teint pâle et des nausées. »

« Si c’est pour me faire une petite sœur, ce n’est pas grave parce que je rêve d’une petite sœur et là je peux te promettre que je m’en occuperais. »

« Ne promets pas trop Ilya, tu es un petit garçon qui a le monde à découvrir alors ça ne te laisse pas beaucoup de temps pour t’occuper d’une autre personne que toi. »

« Peut-être mais un jour je m’occuperais de toi quand tu seras vieille. »

« C’est très gentil. »

« Je ferais comme vous faites pour Olga, je serais toujours là pour toi et pour papa, je te le promets. »

« Merci Ilya mais pour l’instant c’est moi qui m’occupe de toi et je voudrais que tu manges ce qu’il y a dans ton assiette. »

Ilya s’exécute et Alex sourit intérieurement, Ilya a parfois des réflexions d’une grande maturité qui surprennent Alex qui a sans doute oubliée qu’elle était au même âge une petite fille qui faisait des réflexions bien trop vieilles pour elle.

 

 

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