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Elijange - des mots....
1 mars 2015

De l'exil aux rêves : Chapitre 27 - L'année 1968

En avril 1968, Martin Luther King était assassiné mais cela n’affecta pas Martin, Kouassi était mort au Vietnam et le vieil homme avait du mal à s’en remettre. Kanga avait incité son père à venir habiter chez elle. Elle le consolait un peu, il jouait avec Caroline qui avait huit ans et passait de longues heures à discuter avec Kanga. Souvent, il parlait de Rebeccah, l’unique et grand amour de sa vie. C’était son sujet préféré comme un leitmotiv.

 

Mon grand-père David vivait toujours à Washington avec sa femme Chelsea et leur fils de douze ans, Jacob. Ce dernier était un adorable garçon brun, sans histoire et excellent élève.

Ma mère Elisabeth habitait toujours à Los Angeles chez sa grand-mère Sarah. Elle s’y sentait bien. Pour combler les envies de cinéma de sa petite fille, Sarah lui avait fait jouer un petit rôle dans un film et finalement Elisabeth n’avait pas trouvé cela si excitant, elle n’avait pas envie de renouveler l’expérience et désirait maintenant devenir infirmière. Cette idée lui était venue l’été précédent lorsqu’elle avait travaillé à l’hôpital pour gagner un peu d’argent et avait admiré le travail effectué par les infirmières. Sarah trouvait que c’était une bonne idée.

Ma grand-mère Chelsea qui s’était découverte une vocation pour les bonnes œuvres à Washington, elle servait des repas à la soupe populaire, approuvait également ainsi que les fiançailles de sa fille de dix-sept ans avec le fils de leurs meilleurs amis, Brian qui a vingt et un ans étudiait le droit à l’université de Californie et ne songeait plus le moins du monde à aller au Vietnam. Tout à son amour pour Elisabeth, il ne songeait plus qu’à l’épouser même si il était encore prématuré de prévoir le mariage.

Cette année-là, mon arrière-grand-père Jeffrey eut une crise cardiaque fatale et mon arrière-grand-mère Sarah eut du mal à s’en remettre mais elle avait si longtemps vécu sans lui que les choses s’arrangèrent et puis elle se faisait tant de soucis pour les vivants, pour Rachel qui a trente et un ans était au sommet de sa carrière, elle était demandée partout même en Europe, c’est là qu’elle avait fait la connaissance d’un industriel français, Michel et qu’elle avait décidé de rester en France avec lui. Tout cela n’aurait pas dérangé Sarah si Michel n’avait pas été marié. Rachel ne voulait pas entendre raison, l’amour est aveugle comme l’amour de Cherokee pour Tommy.

En 1968, la star du rock qu’elle était toujours, mis au monde un petit garçon qu’elle prénomma Brook. Il était minuscule et avait des problèmes respiratoires, c’était dû au fait que sa mère se droguait. L’enfant fut pourtant sauvé après six mois d’hôpital et sans qu’on soit sur qu’il ne lui reste pas de séquelles.

Coline disait que c’était un miracle, elle était toujours pédiatre et William, ingénieur.

Mon adorable tante Béatrice grandissait, elle avait huit ans, c’était une fillette calme et un peu secrète, émouvante et belle avec ses grands yeux de biches. Elle était bonne élève mais ne participait pas assez en classe selon ses institutrices. Béatrice se sentait différente sans savoir préciser pourquoi. Souvent, elle s’asseyait dans un coin sur une chaise et écoutait les adultes parler. Elle aimait les histoires de Jenny et de Mary, ses deux grands-mères si différentes et si complémentaires. Elle essayait de les imaginer fillettes avec leur amie Sarah, elle n’y arrivait pas. Il est souvent compliqué pour les enfants de croire que les grandes personnes ont été des enfants elle-aussi.

Elle aimait beaucoup Diego, c’était lui qui avait élevé son père quand il était petit et elle portait son nom puisqu’il l’avait reconnu en épousant Mary.

Elle le trouvait beau pour un vieillard et puis il était patient, il racontait toutes les histoires qu’elle voulait, elle n’avait qu’à demander.

Pourtant en 1968, Diego était soucieux parce que les vieux démons de Maria-Angela s’étaient réveillés, elle avait rencontré lors d’une soirée organisée par Sarah, un réalisateur argentin, un superbe métis, son cadet de dix ans et avait, du jour au lendemain, quitté le domicile conjugal en laissant Vincent et Nathanaël.

Si Diego se sentait si mal à l’aise vis-à-vis de cette histoire, c’est parce que ce métis argentin lui ressemblait beaucoup, c’était le même type d’homme que lui et cela voulait dire que pendant toutes ces années, Maria-Angela était encore amoureuse de lui. Malheureusement, le cœur a ses raisons que la raison ne connait pas.

Nathanaël, déprimé, s’était réfugié chez Byron et Diego avec son fils. Vincent semblait très perturbé par le départ de sa mère. A douze ans, il avait du mal à comprendre qu’elle puisse lui préférer un homme.

Pourtant Maria-Angela ne voulait faire de mal à personne, elle obéissait à ses désirs tout simplement et il est vrai que l’amour qu’elle avait pour Diego n’était jamais vraiment mort et cet homme, ce Manuel avait réveillé cet amour en elle. Maria-Angela avait tellement besoin que sa vie bouge qu’elle n’avait pas hésité une seconde. Elle savait que son fils serait heureux avec Nathanaël, Byron et Diego en lesquels elle avait toute confiance.

 

 

 

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