Du difficile métier de mère

Je manque cruellement de confiance en moi, c'est l'un de mes traits de caractère et cela a de l'importance eut égard au sujet que je vais traiter ensuite.

Je suis, de l'avis général, plutôt une bonne mère mais pourtant je doute souvent de ce que je fais, ce que je dis, si j'en fais assez ou trop. Je pense que cela vient principalement de mes rapports avec ma propre mère. Pour ceux qui ne font pas partie de mon cercle proche, je vais résumer en quelques lignes. Ma mère m'a eu tard (39 ans) suite à un "remariage" (en fait une seconde union sans mariage mais mes parents sont restés ensemble 28 ans et c'est le décès de mon père qui a interrompu leur vie commune), elle avait déjà deux grands enfants de 17 et 13 ans qui commençaient doucement à lui échapper. Ils ont d'ailleurs quitté la maison quand j'avais respectivement 2 ans et demi et 7 ans et demi. Elle m'a donc vu comme son bébé toute ma vie et même encore maintenant je suis et je resterais à jamais son bébé. Elle m'a infantilisé, surprotégée, comme je dis souvent je n'ai pas manqué d'amour, j'ai été dévoré d'amour. Elle m'a interdit des tonnes de choses quand j'étais enfant, par exemple je n'avais pas le droit à 12 ans de dépasser le bout de la rue en vélo, adolescente je n'avais pas le droit d'aller me balader en ville avec mes amies. Le jour de mes 18 ans des amis sont venus me chercher en voiture et mes parents m'ont interdit d'y aller. Un autre exemple édifiant, j'avais 16 ans quand élève en terminale je suis rentrée pour la première fois seule du lycée à pied et soudain tournant la tête j'ai vu ma mère en vélo qui me suivait, elle avait eu peur que je me perde !!! Alors oui c'était rassurant de se savoir autant aimé mais c'était étouffant aussi et après le décès de mon père alors que j'avais 25 ans, le rêve de ma mère a été que je reste avec elle pour toujours.

Donc tout cela pour dire que j'essaie de ne surtout pas suivre ses traces. J'essaie de faire en sorte que mes enfants me sentent concernée par leurs problèmes, leur scolarité, leurs rapports avec leurs amis, etc... mais sans devenir intrusive ou étouffante et j'avoue que ce n'est pas facile, ça le devient même de moins en moins plus les enfants grandissent car j'avoue que j'y arrive plutôt bien avec le petit dernier 6 ans et très dépendant de sa maman qui pour l'instant n'a qu'une envie : tout me raconter. Cela devient plus difficile avec mon 11 ans qui déjà n'a jamais été du genre à te dire ce qu'il a fait à l'école mais qui là n'a vraiment plus besoin de moi sur le plan scolaire mais qui tout de même souhaite que je m'intéresse à ses résultats mais sans jamais faire de remarque. Je ne sais pas si vous avez saisi mais c'est complexe. Il est pareil au niveau de ses amitiés, celles qui ne datent pas du primaire, je n'en entend pas parler car il estime que c'est son histoire pas la mienne.

Quand à ma grande fille de 15 ans, elle a besoin d'attention, qu'elle sente qu'on est réellement concerné et intéressé par sa scolarité mais aussi par ses lectures, ses passions, ses relations avec ses amis, alors souvent je m'interroge car je ne veux pas être trop intrusive, je suis sa maman et il y a des choses que je ne souhaite peut être pas savoir et surtout je pense qu'à son age on a besoin de son jardin secret.

Par contre, il faut bien avouer que je ne suis pas une maman stricte, mes enfants peuvent aller à toutes les invitations de leurs amis (ce qui n'était pas mon cas), ils ont pu choisir leurs activités extra-scolaires dans la mesure du raisonnable (on m'a refusé de devenir majorette et de faire de la gym sous prétexte que j'entrais en sixième), je veux que les devoirs soient faits mais le moment où ils sont fait est négociable (même pour le cp), je ne suis pas à cheval sur le rangement (le principal c'est qu'ils s'y retrouvent) et je sais que quand ils me demanderont de sortir le soir, nous pèserons le pour et le contre leur père et moi mais que nous ne serons sans doute pas difficile à convaincre car il faut bien laisser les enfants quitter le nid et ce que j'aimerais vraiment c'est être toujours aussi proches d'eux quand ils seront adultes (car ce n'est pas le cas avec ma maman, je l'aime mais elle aurait voulu que je l'appelle tout les jours, que je passe la voir, elle pensait pouvoir débarquer chez moi sans prévenir quand nous habitions à 5 mn l'une de l'autre et c'est pour cela que j'ai mis toute cette distance entre elle et moi, même si j'en culpabilise quelquefois ). Ce serait vraiment pour moi comme un accomplissement, la preuve que j'ai bien réussi dans mon rôle de maman, moi qui doute tant de moi.