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Elijange - des mots....
4 septembre 2016

Alexandrine - Troisième partie : Alexandrine et le pouvoir - Chapitre 7

Ce matin, Alexandrine Volkov est une maman comme les autres même si sa présence cause un peu d’émoi aux autres mères bien que très peu d’entre elles osent s’approcher pour lui demander si elle est bien madame la présidente.

Ce matin en effet, Ilya entre au cours préparatoire et Gabriel va affronter sa première année de maternelle.

Alexandrine a laissé Viatcheslav à la maison avec Coralie qui veille sur lui. Elle n’a pas voulu de voiture de l’Elysée pour les emmener, elle a préféré la voiture de Djamel et sa gentillesse, de plus Ilya est ravi de la présence de plus en plus fréquente de son père auprès de sa mère.

Ilya d’habitude si bavard est quasiment muet ce matin, il remue beaucoup  et serre fortement la main d’Alex.

Djamel se penche sur le bambin et le regarde dans les yeux.      

« Ilya, tu ne vas pas me dire que tu as peur ? Toi qui a affronté les caméras avec ta mère il y a quelques mois. »

« Ce n’est pas pareil. »

« Non mais je suis sure que le plus difficile c’était d’être devant les caméras, l’école à coté cela devrait être une rigolade. »

« Bof. »

« Tu vas apprendre à lire et à écrire, tu ne trouves pas cela génial ? »

« Je sais déjà lire, papa, tu sais bien. »

« Je sais Ilya mais tu vas te perfectionner, apprendre beaucoup d’autres choses intéressantes et te faire plein de petits camarades. »

Ilya acquiesce et sourit mais Djamel voit bien que le cœur n’y est pas.

Il se redresse et prend la petite main de l’enfant dans la sienne.

Ce qu’Ilya ne veut pas dire c’est qu’en fait ce dont il a vraiment peur c’est qu’à cause de sa mère, on ne le traite pas comme les autres et il ne le veut pas.

L’appel a commencé et soudain retentit le nom d’Ilya-Souleymane Ben Mouhab, il se précipite faisant un dernier signe à ses parents et à son frère.

Alex le regarde s’éloigner un pincement au cœur, les premiers pas d’Ilya dans le monde des grands.

Ensuite avec Djamel, elle tente de déposer Gabriel à la maternelle mais les hurlements du petit garçon conduise Alex à ramener son fils avec elle tout en se demandant si elle a pris la bonne décision et si ils n’auraient pas du insister.

Assise à côté de Djamel dans la voiture, Alex est songeuse.

«A quoi penses-tu Alex ? »

« A Ilya, j’espère que ça va bien se passer, je ne me rappelle pas de mon premier jour de Cp, tu t’en souviens toi ? »

« Non je l’avoue mais tout va bien se passer, tu vas le retrouver tout sourire ce soir, il se sera fait des copains et tout ira bien. »

« J’espère que tu as raison, cessons de penser à Ilya et pensons à notre pays, l’accueil de mes premières mesures m’a semblé bon hier. »

« Très bon tu veux dire, les journaux titrent très positivement ce matin et nous allons réaliser un sondage dans l’opinion publique pour mesurer les réactions. »

« Je n’aime pas les sondages, tu le sais bien Djamel. »

« Il faut bien en faire pour savoir ce que les gens pensent. »

« Si tu le dis, j’ai confiance en toi. »

« Tu as vraiment confiance en moi ? »

« Djamel, je te ferais confiance même si tu voulais m’emmener en enfer avec toi. »

« Alors si tu as confiance, tu es d’accord pour ce que je t’ai demandé pour Ilya ? »

« Oui mais à condition que tu choisisses son école coranique avec soin, je ne veux pas me retrouver avec un petit intégriste à la maison. »

Djamel éclate de rire puis sérieux s’écrit :

« Pour parler d’autre chose, quelles sont les prochaines mesures que tu vas annoncer ? »

« Je vais d’abord laissez celles-ci se mettre en place, tu sais que j’apprécie surtout ta superbe réforme de la fiscalité,  si les gens savaient que cela fait dix ans que tu y travailles. »

« Il fallait que je prenne mon temps pour que ce soit presque parfait. »

« Parfait tu veux dire. »

« Rien n’est jamais parfait. »

Alex a sourit, ils entrent dans la cour de l’Elysée et se garent, Gabriel descend en courant.

« Gabriel, arrête de courir et va rejoindre tranquillement ton frère et Coralie. »

« Je crois que la mesure qui me plaît le plus » reprend Djamel, « c’est celle en faveur des femmes qui ressemble un peu à ce qui se fait en Suède, tu proposes aux femmes qui le veulent d’élever leur enfant à temps plein ou partiel en gardant un salaire et des points retraites, ce qui devraient libérer des emplois. »

« Un peu mais pas tant que cela, ce qui devrait faire diminuer le chômage c’est le re-création de toutes sortes de petits emplois qui avaient disparus comme les gardes-champêtres, il n’y en avait presque plus et puis aussi l’interdiction formelle aux retraités de travailler sous peine de perdre leur retraite en couplant cela avec une forte augmentation du minimum vieillesse pour leur enlever toute tentation. »

« Alex si ça marche, tu seras pour moi un génie. »

« Tu seras pour beaucoup dans ma réussite. »

Ils entrent dans l’Elysée bras dessus, bras dessous.

« Madame Volkov » s’écrie une des employés de maison, « un coup de fil pour vous. » 

« Merci. »

Alexandrine prend le combiné.

« François ? Bonjour, comment vas-tu ? …. Gabriel, non, il n’est pas à l’école, il a tant pleuré que je n’ai pas eu le cœur de le laisser… tu es content… tu as rencontré quelqu’un… Aline… tu veux vraiment me la présenter ?... tu veux lui présenter Gabriel…. Quand tu veux, je viendrais avec Djamel si cela ne te dérange pas… Ilya… Oui bien sûr je l’amènerais s’il n’est pas à l’école…. Dimanche après-midi chez toi, alors il y aura aussi Viatcheslav… Salut ! »

Alexandrine se tourne vers Djamel.

« François a rencontré quelqu’un, ça a l’air sérieux, il veut lui présenter son fils mais il veut aussi me la présenter alors je lui ai dit que je viendrais avec toi et puis Ilya et Viatcheslav, tu es d’accord ? »

Djamel prend tendrement Alex dans ses bras et murmure.

« Pour toi Alex, je ferais tout même le pire, je viendrais et je vais l’impressionner ton François. »

« Ce n’est plus mon François depuis bien longtemps alors que tu seras toujours mon Djamel. »

Elle se blottit contre lui tendrement et il resserre son étreinte autour d’elle.

Coralie qui arrivait se retire promptement, cette image évoque pour elle une rue froide un après-midi de décembre, la petite Alexandrine aux boucles blondes à peine âgée de onze ans serrée contre Djamel, trente centimètres et neuf ans de plus, à cette évocation de nouveau son cœur s’est serré, elle se sent triste, elle aurait tant voulu vivre cela elle-aussi.

 

 

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