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Elijange - des mots....
8 septembre 2016

Alexandrine - Troisième partie : Alexandrine et le pouvoir - Chapitre 11

« Ilya, récite à mamie Olga ce joli poème que tu as appris à l’école » demande Alexandrine à son fils.

Ilya s’avance et récite le dit poème à son arrière-grand-mère qui l’écoute ravie.

« C’est très joli Ilya, ils t’apprennent de jolies choses à l’école. »

« C’est bien l’école mamie Olga mais c’est encore mieux d’être à la maison, j’aime bien écouter maman et les membres de son gouvernement, j’écoute et j’essaie de comprendre mais ce n’est pas toujours évident, ils emploient souvent des mots que je ne connais pas. »

« C’est normal, Ilya, tu comprendras quand tu seras plus grand. »

« C’est loin. »

« Cela viendra bien assez tôt mon petit garçon et je ne serais peut-être pas là pour le voir. »

« Il ne faut pas dire cela » s’écrie Alex, « tu seras là encore longtemps, tu vas devenir centenaire j’en suis sure. »

« Alex, si le ciel pouvait t’entendre, rien que pour voir grandir les quatre petits garçons qui sont là et la petite fille qui va venir. »

« Qui te dis qu’elle va venir ? » réplique Marc en souriant.

« Je le sens de toute façon, c’est évident, Natascha et Nicolas auront d’autres enfants et Alex n’a peut-être pas dit son dernier mot à vingt-six ans. »

« Je ne sais pas mamie, peut-être que oui, peut-être que non. »

« Ça me plairait bien une petite sœur, j’en ai marre des petits frères maman » s’écrie Ilya.

Alexandrine regarde son petit prince, elle contemple les yeux vifs et intelligents d’un bleu intense et l’espace d’un instant en ce jour de noël 1998, Alex se demande quelle sorte d’adulte deviendra son prince des milles et une nuit, si beau, si fier, si avide de connaissance.

« Pourquoi me regardes-tu comme ça maman ? » questionne l’enfant.

« Pour rien Ilya, je réfléchissais. »

« A quoi ? »

« A ton avenir, à celui de tes frères et de ton cousin Karol. »

Ilya souri à sa mère puis se dirige vers la table pour écouter la conversation entre son père, François et Jérôme.

A cet instant, Gabriel se jette dans les jambes d’Alexandrine cherchant visiblement de l’aide.

« Qu’est-ce qui t’arrive ? » questionne celle-ci.

« C’est Pauline maman, elle n’arrête pas de m’embêter, je n’arrive pas à m’en débarrasser. »

« C’est Pauline qui te fais peur comme cela ? Gabriel, voyons ! »

Pauline arrive en effet, petite bonne femme de deux ans et demi, blonde comme les blés avec de très jolis yeux bleus. 

« Si vous alliez jouer tranquillement ensemble, ce serait une bonne idée ? … et puis où est Viatcheslav ? »

« Je ne sais pas maman, ah je le vois sur les genoux de Djamel. »

Alex aperçois en effet son fils blotti dans les bras de Djamel, si petit qu’elle ne l’avait pas vu.

A son habitude, il a posé sa tête si blonde sur la poitrine brune de Djamel, celui qu’il appelle papa même si l’évidence est autre.

Alex s’approche, pose sa main sur le front de l’enfant qui ouvre ses yeux pour la regarder.

« Tu es fatigué, Viatcheslav, tu veux aller dormir ? »

« Non je suis bien avec mon papa. »

« Laisse-le » chuchote Djamel, « il ne me dérange pas. »

« Je préférerais qu’il joue avec son frère et Pauline plutôt que de rester toujours collé à toi. »

« C’est encore un bébé Alex, il aura seulement deux ans demain. »

Alexandrine acquiesce puis s’éloigne pour rejoindre Natascha qui donne son biberon à Karol.

L’enfant tête goulûment, il est maintenant joliment potelé, ses cheveux sont blonds, ses yeux bleus, on dirait presque le petit frère de Viatcheslav.

Alex contemple la scène quelques instants puis Coralie la tire par la manche. Elle a le visage grave et semble inquiète.

« Je peux te parler ? » interroge-t-elle.

« Bien sûr. »

« Alex, j’ai un problème, Grégory veut m’épouser. »

Alexandrine lève les sourcils d’un air interloqué et questionne :

« Où est le problème ? »

« Ma séropositivité » répond Coralie comme si cela coulait de source.

« Grégory le sait et ça n’a pas l’air de lui poser de problème » rétorque Alex.

« Oui mais je ne pourrais pas lui donner d’enfant » insiste Coralie.

« Vous en aurez, je te le jure, je suis sure que l’on va trouver un remède bientôt et ensuite vous aurez tous les enfants que vous voudrez, alors épouse-le, ton Grégory, tu en meurs d’envie. »

« C’est vrai, je rêve de ce mariage mais j’ai peur pour lui, pourtant tu as raison Alex, je vais l’épouser et nous allons être heureux. »

Alexandrine et Coralie sont retournées dans le séjour, cette dernière paraissant un peu plus sereine qu’avant leur échange. Dans la grande pièce, Emilie est en train de sermonner Pauline pour qu’elle cesse d’embêter Gaby sans cesse tandis que Sébastien est en grande discussion avec Grégory.

Victor et Rebecca se parlent à l’oreille dans un coin de la pièce complices.

Florence avec son ventre rond demande des conseils pour sa grossesse à Natascha.

Arthur contemple avec intérêt le petit Karol assis dans sa chaise haute.

Gabriel tente de distraire son petit frère pour le convaincre de jouer avec lui.

Djamel, François et Jérôme discutent toujours et Alex se demande s’ils parlent d’elle.

Elle s’approche doucement.

« Vous parlez de moi ? » interroge-t-elle.

« Pas du tout » s’écrie Jérôme, « nous parlions de tes actions politiques et moi je suis fier d’avoir su ravir le cœur d’une femme telle que toi. »

« Toujours aussi flatteur mon pauvre Jérôme. »

« Si elle commence à te parler comme ça, c’est que tu ne feras pas long feu » commente François.

« Mais je compte bien durer » rétorque Jérôme.

« Aucun d’entre vous ne battra jamais notre record » s’écrie Djamel en cherchant le regard d’Alex, « dix ans, n’est-ce pas Alexandrine ? »

« C’est vrai mais vous pourriez parler d’autre chose devant Ilya. »

« Ce n’est pas grave maman, tu sais ce qu’ils disent je le sais déjà et moi je t’aime maman et je sais que mes frères et moi seront toujours les premiers dans ton cœur. »

Alex embrasse la joue ronde et douce d’Ilya puis elle part aider sa mère à la cuisine, elle se retourne et croise quatre regards posés sur elle, elle se dit alors que cela fait du bien d’être aimé. Elle avoue que parfois elle se sent flattée de l’admiration qu’elle sent encore dans le regard de Djamel et François, elle se demande si ce n’est pas un peu malsain d’aimer cela vu le peu qu’elle leur donne en retour. Sa relation avec Jérôme est légère mais pas à la façon de celle qu’elle avait avec François, pas de sortie tard le soir, elle n’a pas le temps, pas de fête non des dîners en tête à tête, des ballades, pas de vie commune, ça il n’en est plus question. C’est tendre, c’est doux, c’est léger cela lui convient. Elle se sent bien avec lui, amoureuse ? Alex ne jurerait pas sur ses sentiments, plus elle y pense plus elle croit que le seul et vrai amour qu’elle a jamais ressenti était celui qu’elle éprouvait pour Djamel.

 

 

 

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