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Elijange - des mots....
21 octobre 2016

Alexandrine - Neuvième partie : La nouvelle génération - Chapitre 3

« Maman ! Maman ! Reste avec moi, j’ai peur ! »

Secouée de sanglots, Marie est sur un brancard qui la conduit vers la salle d’accouchement. Elle tient la main d’Alex à lui faire mal.

« Je peux venir ? » questionne Alexandrine en se tournant vers le gynécologue-obstétricien.

« Bien sûr Madame, venez. »

« Calme toi, Marie, tout va bien se passer, respires comme on te l’a montré. »

« J’ai mal maman ! »

« C’est normal, ça fait mal quoi qu’on en dise, c’est le prix à payer et tu l’as accepté, respire, il va sortir ce bébé de toutes façons. »

Elles sont arrivées dans la salle d’accouchement, Alex tient toujours la main de Marie.

« Je ne vais pas y arriver » sanglote Marie.

« Mais si tu vas y arriver, c’est certain, allez fait ce qu’on te dit, tu vas voir comme ce sera bien quand le bébé sera né, allez Marie, courage, tu vas y arriver. »

La sage-femme et le médecin prodiguent eux aussi des encouragements à la très jeune fille de quatorze ans et demi.

« Je vois sa tête » s’écrie la sage-femme.

« Tu vois, ça vient, Marie, encore un petit effort. »

« Je ne peux plus ! »

« Arrêtes de dire cela, tu y es presque. »

« Je l’ai » crie la sage-femme.

Deux secondes plus tard, le bébé pousse son premier cri tandis que Marie hésite entre les larmes et le rire.

« C’est une magnifique petite fille » s’écrie le médecin.

Il la dépose sur le ventre de Marie qui regarde la petite chose avec étonnement.

« Elle est belle » chuchote-t-elle en se remettant à sangloter.

« Oh oui, elle est belle » chuchote Alex en embrassant le front en sueur de sa fille, « et je suis fière de toi. »

Marie a posé ses mains sur le petit être tout chaud.

« Comment vas-tu l’appeler ? »

« Karol veut qu’on l’appelle Olga mais je n’en ai pas envie. »

« Tu veux l’appeler comment toi ? »

« Aurore parce qu’Olga est morte et je ne veux pas du prénom d’une autre, je préfère Aurore, c’est joli tu ne trouves pas ? »

« Très joli ma petite fille, appelle la Aurore comme tu le désires. »

Alexandrine embrasse tendrement sa fille.

« Allez je vais devoir te laisser, je reviens te voir d’ici deux heures quand tu seras dans ta chambre. »

« Oui, tu préviens Karol ? »

« Bien sûr. »

Alex sort. Dans le couloir, Karol  fait les cent pas avec Djamel et Jérôme.

« Une fille » s’écrie Alex, « elle s’appelle Aurore, désolé Karol, Marie ne voulait pas l’appeler Olga. »

« Je sais, c’est peut-être mieux. »

Jérôme s’est assis.

« Ça fait drôle d’être grand-père. »

« Cela m’a fait pareil avec Xénia l’an dernier » s’écrie Djamel en lui tapant sur l’épaule.

Jérôme acquiesce tout sourire.

« Bon je lui ai promis de revenir la voir dans deux heures, je vais retourner au bureau, j’ai un dossier à régler pour l’ONC et il faut que j’appelle Ilya à propos de ses dernières propositions, il faut qu’il m’envoie un fax important. »

« Toujours ces problèmes au Moyen Orient ? »

« Oui et je compte sur mon fils qui est sur place pour trouver les solutions, en même temps je lui dirais pour Marie et aussi le bonheur d’avoir Xénia à la maison. »

Alex part en courant. Djamel et Jérôme échangent un regard entendu.

« Alex ne change pas ! » s’écrie Jérôme.

« Non, moi qui la connaît depuis bientôt trente ans, je peux dire qu’à part les fils blancs dans sa chevelure et les légères rides au coin de ses yeux, elle n’a pas changé, volontaire, dynamique, tournée vers la vie, Alex est comme ça, je t’avoue que c’est pour cela que je l’aime. »

Jérôme sourit, lui aussi a aimé Alexandrine.

 

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« Ilya, allô, c’est maman, tu m’avais reconnu, bon d’abord parlons travail, tu m’as préparé ce que je t’ai demandé ? »

« Je n’ai pas terminé, ce n’est pas évident, je fais cela en plus de mon travail. »

« Je sais mais il me le faut avant demain, l’ONC n’attendra pas. »

« Je sais mais l’ONC me pèse, je suis très bien comme ambassadeur et journaliste, tu sais je suis de moins en moins sur de vouloir un jour être à ta place. »

« Ilya ! Ne dis pas de bêtises, nous verrons plus tard. »

« Maman ! »

« Ne discute pas, j’ai d’autre chose à te dire, premièrement je suis très heureuse d’avoir Xénia à la maison, deuxièmement Marie a accouché, c’est une petite fille, elle s’appelle Aurore. »

« C’est génial, maman, ça s’est bien passé ? »

« Ta petite sœur a été très courageuse, ce n’est pas évident d’accoucher à quatorze ans mais ça va, je crois qu’elle en aura d’autres mais j’espère qu’elle attendra une dizaine d’années. »

« Il ressemble à qui ce bébé ? »

« C’est un bébé, quand tu viendras en août, elle ressemblera sûrement à quelqu’un. »

« D’accord, allez je t’embrasse, embrasse tout le monde pour moi et surtout Marie et sa fille. »

« Je t’embrasse aussi Ilya. »

Alexandrine raccroche tout sourire, elle voit soudain une petite silhouette se profiler dans l’entrebâillement de la porte.

« Xénia, tu connais la nouvelle ? Tu as une cousine, elle s’appelle Aurore. »

Xénia écoute attentive, ses prunelles bleues fixées sur Alex.

« Mon petit amour » poursuit Alex en embrassant la fillette et en la soulevant, « tu me rappelles ton papa, il avait des boucles comme les tiennes et des yeux bleus comme les tiens, juste un peu plus clairs, mon petit Ilya, Oh Xénia, j’aime tellement être grand-mère. »

« Vous n’avez pourtant pas l’air d’une grand-mère » s’écrie Thomas en apparaissant, « si j’avais du goût pour les femmes, je vous trouverais sûrement jolie, d’ailleurs beaucoup d’hommes se damneraient pour quelques instants dans vos bras. »

« Vous dites des bêtises, Thomas ! »

« Non quand j’étais jeune et que vous veniez d’être élue, j’entendais dire cela sans arrêt, je me souviens de votre élection, j’ai voté pour  vous, j’avais dix-neuf ans et tous mes copains étaient fascinés par votre beauté, votre jeunesse, les idées neuves que vous apportiez et puis vous sembliez libre d’esprit, vous aviez deux enfants de pères différents, vous étiez une femme des années quatre-vingt-dix, si j’avais su que j’aimerais tant votre tout petit garçon. »

« On ne sait jamais ce que l’avenir nous réserve, regardez Xénia, elle est petite, qui peut savoir ce qui arrivera dans sa vie plus tard, je ne savais pas ce que deviendrais Ilya et Gaby à cette époque mais j’étais prête à les soutenir quoi qu’ils veuillent faire. »

« Vous l’avez fait, encourageant Ilya et protégeant Gaby. »

« Oui et une autre tâche m’attend, elle s’appelle Aurore, Marie a accouché ce matin et je me sens déjà responsable de cette petite fille alors que de ma petite Xénia je me sens juste le devoir de l’aimer. »

« Faites confiance au temps comme vous dites. »

« D’accord Thomas, je garde le conseil. »

Thomas s’éloigne rapidement, Alex contemple Xénia et sourit.

 

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Viatchi et Pauline sont assis dans l’herbe du jardin de l’Elysée, ils sont rentrés il y a trois jours de Donetsk, ils ont obtenus leur baccalauréat tous les deux.

Viatchi s’est inscrit dans une faculté d’architecture et Pauline dans une école qui prépare au diplôme de décoratrice. Depuis une semaine ils exercent une sorte de pression sur leurs parents pour obtenir l’autorisation de prendre un appartement ensemble mais la résistance est pour l’instant très forte, Viatchi n’ayant pas encore fêté ses dix-huit ans et aucun des deux n’ayant de revenus mais ils savent bien que leurs parents vont finir par céder car ils ont déjà prouvé qu’ils savaient se gérer seuls.

 

 

 

 

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