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Elijange - des mots....
25 octobre 2016

Alexandrine - Dixième partie : Une nouvelle voie - Chapitre 3

C’est du bonheur dans les yeux de Gaby et Thomas serrés l’un contre l’autre. Ils ont reçus leur agrément d’adoption ce matin. Ils savent bien qu’ensuite l’arrivée d’un enfant peut prendre du temps mais le principal était d’obtenir l’agrément.

De plus, Gaby a décroché son diplôme en juin et a trouvé une place de commissaire-priseur tout en continuant à jouer au théâtre une fois par semaine, le mardi soir.

Comme un bonheur n’arrive jamais seul, Alexandrine a été réélue à la tête de l’ONC pour six ans sans aucun problème, elle avait peu de concurrent et surtout aucun pouvant faire le poids face à la « grande sauveuse de l’humanité » comme le titrait un journal français la mettant en colère car ce n’est pas ainsi qu’elle se voit et qu’elle trouve cela tellement prétentieux que cela la heurte.

 

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Ilya tend les bras vers Nicolas seize mois qui marche encore en titubant, l’adorable petit garçon brun vient vers lui tout sourire quand Xénia déboule bousculant son petit frère et le faisant tomber. Le petit éclate en sanglots.

« Xénia ! Tu pourrais faire attention, il est petit. »

« Excuse-moi papa » s’écrie la fillette de quatre ans brune comme ses parents avec de grands yeux bleus marines, « mais j’étais pressée, je venais te prévenir que papi et mamie cherchent tante Marie partout avec maman et Karol mais ils ne la trouvent pas. »

« Comment ça ils ne la trouvent pas ? »

« Je ne sais pas, il faut que tu viennes. »

« J’arrive. »

Il a pris Nicolas dans ses bras et se précipite derrière sa fille.

Dans la chambre de Marie, il trouve toute l’assemblée perplexe. Alex tient une lettre du bout des doigts et elle la tend à Ilya.

« Ma chère maman, je m’en vais, dans quelques mois j’aurais dix-huit ans, j’étouffe ici, ne m’en veux pas trop, je vais chercher le sens de ma vie, quand je l’aurais trouvé je reviendrais te voir. Prends bien soin d’Aurore. Pardonne-moi, je t’aime. Marie-Okhsana. »

Alex s’assoit sur le petit lit d’enfant de Marie.

« Sortez tous ! » s’écrie-t-elle la voix remplie de sanglots.

Djamel entraîne tout le monde à l’extérieur de la pièce.

Alex se met alors à sangloter en serrant contre elle l’ours en peluche de Marie qu’elle a abandonné sur son lit.

Elle ne sait pas sur quoi elle pleure sans doute sur cette impression qu’elle avait eu à la naissance de Marie d’avoir une alliée en ayant une fille. En fait, elles ne se sont jamais comprises et Alex qui veut toujours tout comprendre prend cela comme un échec. Maintenant, sa sauvageonne rousse est partie et Dieu seul sait si elle reviendra.

La porte s’ouvre discrètement et Alex est prête à envoyer promener l’opportun quand elle aperçoit la petite frimousse d’Aurore, elle tend les bras à la fillette de trois ans qui se précipite sur les genoux de sa grand-mère.

« Mon bébé » chuchote Alex, « elle reviendra, j’en suis sure, elle reviendra pour toi et moi je vais t’aimer comme j’aurais dû l’aimer elle, j’ai cru qu’une fille ça s’élevait tout seul, je me suis trompée. »

La fillette se blottit sans rien dire et Alex caresse les jolies boucles blondes tirant sur le roux de la petite fille qui lève vers elle ses jolis yeux verts et son visage constellé de taches de rousseur.

 

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Alexandrine assise en bout de table pour présider le traditionnel repas de Noël est triste, il manque quelqu’un autour de cette table. Marie n’est pas là et Alex ne peut pas être comblée.

A sa droite, Caroline désormais âgée de soixante-six ans tente de la dérider ainsi que Djamel, cinquante-quatre ans, assis à sa gauche dont les cheveux désormais complètement blancs.

Les amis d’Alex discutent tous avec entrain, Sébastien et Arthur sont en train de refaire un match de foot tandis qu’Emilie, Coralie et Florence sont reparties sur leur thème préféré, les enfants.

Grégory et Victor parlent de l’ONC tandis que Rebecca échange quelques mots avec Djemila en surveillant Samuel du coin de l’œil.

Ilya, vingt-six ans explique à Farid, vingt-quatre ans en quoi consiste son emploi, le jeune homme est en école de magistrature, il souhaite devenir juge, il est venu avec sa petite amie Laetitia, vingt-deux ans étudiante en BTS tourisme international, une jolie blonde. Celle-ci discute avec les sœurs de Farid, Fatima vingt-deux ans qui est en maîtrise de lettres modernes et qui envisage d’être professeur, elle est venue avec Iossef son ami qui veut faire de la recherche en sciences physiques, il est actuellement en DEA. L’autre sœur de Farid, Yasmina vingt ans est en DUT de commerce, elle souhaiterait s’occuper des commandes dans une société.

Thomas et Gabriel discutent avec Pauline et Viatcheslav. Ces deux derniers vivent ensemble, Pauline a obtenu son diplôme en juin et travaille comme décoratrice, il reste deux ans d’étude à Viatchi pour obtenir son diplôme d’architecte.

Thomas essaie d’intégrer Karol à leur conversation mais celui-ci semble ailleurs, les yeux tournés vers Aurore, il est triste.

« Marie te manque ? » risque Thomas.

« Non, elle ne m’aimait pas, je crois que nous avons fait une immense bêtise, elle était une petite fille qui voulait savoir si elle pouvait plaire et je me suis fait avoir. »

« Tu ne dois pas parler comme cela, je crois qu’elle t’a aimé mais elle ne pouvait pas rester en place, elle reviendra. »

« Je ne serais plus là pour l’attendre. »

« C’est ton droit. »

Karol s’enferme de nouveau dans le silence.

 

Non loin de lui, Nadia, Audrey et Quentin, dix-huit ans tous les trois parlent de leur première année de fac, Nadia est inscrite en philosophie, Audrey en sociologie et Quentin fait maths sup.

Svetlana et Marguerite, quatorze ans échangent des confidences d’adolescentes sur le premier petit ami de la délicieuse et grande brune qu’est Marguerite, excluant Alexis de leur conversation, celui-ci se rabat sur sa sœur Eléonore, douze ans qui discute avec Samuel qui a le même âge et avec Camille, neuf ans.

Xénia, quatre ans essaie quant à elle de convaincre Aurore, trois ans qu’un petit frère c’est épatant.

« Je n’en aurais jamais de petit frère » rétorque Aurore, « ma maman est partie. »

« Elle reviendra. »

« Comment tu le sais ? »

« C’est mamie qui l’a dit et elle dit toujours la vérité. »

Aurore semble rassurée.

A côté d’elle, Zachia, neuf ans veille sur Nicolas bientôt deux ans et échange avec lui des propos ésotériques auxquels le bébé ne comprend rien.

 

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« Tu devrais te reposer, Marie, tu vas finir par t’effondrer il fait si chaud. »

« Ce n’est pas grave ma mère, ces enfants ont besoin d’eau et nous allons leur en apporter ainsi que de la nourriture. »

 Marie retourne puiser cette eau précieuse dans cette Afrique de misère.

Elle est arrivée ici au mois d'août et tout de suite elle a proposé son aide aux religieuses et aux médecins en place, elle tire l’eau et l’apporte dans les villages.

A l’hôpital de brousse, elle aide également à soigner les malades, elle fait des pansements, des compresses ou elle conforte un enfant de sa présence, en fait toutes les taches qui ne demandent pas de diplôme ou de compétence particulière.

Marie a enfin l’impression d’être utile, c’est peut-être sa vie qui est là, sa mère est tellement loin que Marie essaie de l’oublier et de ne pas penser à Aurore même si elle se sent parfois coupable de l’avoir laissée. Elle s’absorbe au maximum dans la tâche qu’elle s’est assignée et la plupart du temps elle parvient à tout oublier.

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