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Elijange - des mots....
13 novembre 2016

Alexandrine - Treizième partie : L'adieu à Alexandrine - Chapitre 2

Alexandrine est nerveuse, elle fait les cent pas dans les couloirs de l’Elysée. D’ici une heure elle devrait apparaître au balcon pour son centième anniversaire.

Avant sur un écran géant et à la télévision un immense documentaire est diffusé.

Alexandrine, d’un œil distrait, regarde les images sur l’écran. L’histoire commence deux siècles plus tôt avec Liouba, cette arrière-grand-mère qui était son portrait craché puis se poursuit avec l’exil en France, Olga et Yvan, la place prépondérante d’Olga dans son enfance. Les images défilent ramenant des souvenirs. Des photos du mariage de Caroline et Marc, Alexandrine bébé puis petite fille penchée sur le berceau de son frère Nicolas. Alexandrine et ses amis d’enfance évoqués un par un, Emilie, Coralie et Victor les premiers, puis Djemila, sa rencontre avec Djamel. Elle redécouvre de vieilles images télévisuelles d’elle-même faisant un discours à quatorze ans lors des grèves contre les lois Devaquet pour l’université en 1986 ensuite il y a sa rencontre avec le président François Mitterand, ses rapports très amicaux avec lui puis l’ENA, la rencontre avec Florence, Arthur, Grégory et Natascha puis la naissance d’Ilya, l’arrivée de François dans sa vie, la naissance de Gabriel.

La documentaire évoque ensuite sa montée rapide vers le pouvoir, ses amants successifs, ses enfants.

La voix volontairement neutre du commentaire expose les mesures, les lois, leurs résultats positifs, les échecs relatifs, l’insurrection à laquelle elle a été confrontée puis son départ il y a plus de quarante ans.

Ensuite, il y a un portrait de chacun de ses six enfants en terminant par Zachia le successeur et son œuvre ainsi que celle de Xénia, son épouse. Elijah évoque à peine son propre nom.

Il est maintenant sur l’écran près au discours d’hommage avant de laisser la place aux témoins venus pour Alexandrine.

« Bonjour, vous me connaissez tous, je suis Elijah Ben Mouhab-Volkov, arrière-petit-fils d’Alexandrine Volkov et de Djamel Ben Mouhab, je suis venu vous parler d’eux… lui était un homme droit et juste, il était patient, il a attendu mon arrière-grand-mère des années, il me racontait de merveilleuses histoires lorsque j’étais enfant. Elle, elle a bercé mon enfance de contes russes et de proverbes issus de sa propre expérience. Vous raconter sa vie est inutile puisque ce documentaire vient de le faire à ma place alors je viens vous parler de ma grand-mère et de la femme qu’elle a été, elle est celle qui a permis à la crise de reculer puis de disparaitre, elle est celle qui vous permet de vivre en paix aujourd’hui, mon modèle à jamais. A côté d’elle, je ne suis qu’un modeste petit garçon qui a hérité d’un monde qu’elle avait rendu meilleur. C’est ce que je voulais vous dire et je vais donner la parole à mon grand-père, son fils ainé, Ilya-Souleymane Ben Mouhab-Volkov. »

Ilya s’avance dans la lumière, vieux, blanchi mais droit et imposant.

« Bonjour comme vient de vous le dire Elijah, je suis Ilya-Souleymane et quand j’étais petit j’avais ma maman à moi tout seul, elle était étudiante et c’est ainsi que j’aime m’en souvenir, elle était blonde et douce et j’aimais me noyer dans ses yeux verts. Elle a été pour moi la meilleure des mères et j’avoue que je ne pouvais pas rêver mieux. Elle voulait que je sois son successeur, j’ai refusé, je crois avoir eu raison, je ne me sentais pas la force de porter l’ONC, elle l’a eu pendant des années sur ses frêles épaules, je la remercie d’avoir été cet excellent chef d’état et cette merveilleuse mère. »

Il tend le micro à Gabriel et va s'asseoir à côté d’Elijah au fond de la scène.

« Je suis Gabriel-Isaac Cohen-lévy-Volkov, le second fils d’Alexandrine… je voulais vous parler de son immense tolérance, religieuse d’abord, Djamel était musulman, mon père François était juif, elle est orthodoxe, elle nous a élevé dans le respect de toutes les différences, c’est sans doute pour cela que lorsque l’homosexualité a été pour moi une évidence, je savais qu’elle ne me rejetterait pas, elle est comme ça ma mère, tolérante et juste et c’est la raison pour laquelle je l’aime. »

Il tend le micro à Viatchi et s’éclipse.

« Bonjour, Viatcheslav Saronov-Volkov, le troisième fils, je ne sais pas trop ce que je pourrais rajouter si ce n’est que ce fut sûrement la plus merveilleuse des maman. »

Sans rien ajouter de plus, il tend le micro à Marie.

« Marie-Okhsana Mac Connely-Volkov épouse Kounté, la fille aînée d’Alexandrine… comme disait mon frère Gaby elle est tolérante, il a fallu qu’elle en ait de la tolérance et de la patience pour me supporter, j’ai été une sale gamine, enceinte à quatorze ans, j’ai fugué à dix-huit, quand je suis revenue cinq ans plus tard, un mari et un autre enfant sous le bras, elle ne m’a rien reproché, si ce n’est pas de l’amour alors je ne sais pas ce que c’est. »

Marie tend le micro précipitamment à Camille.

« Bonjour Camille-Férouzane Ben Mouhab-Volkov épouse Goldblum, je ne sais pas quoi ajouter si ce n’est lui dire que je l’aime et laisser la parole à mon frère jumeau que vous connaissez tous, Zakariyyâ-Ibrahim Ben Mouhab-Volkov. »

Zachia prend le micro.

« Bonjour, tout d’abord il est évident que j’ai toujours admiré ma mère puisque j’ai voulu poursuivre son œuvre mais je ne crois pas encore lui avoir dit en public tout l’amour que je ressentais pour elle, alors voilà maman, je t’aime. »

Xénia approuve de la tête, passe le micro à Karol.

« Je suis Karol Volkov, le neveu d’Alexandrine, je voulais la remercier en mon nom et en celui de ma sœur Svetlana de nous avoir accueilli après le décès de nos parents, merci encore. »

Les petits enfants défilent les uns après les autres se présentant et prononçant quelques mots. Enfin, voilà Alexandrine qui s’approche, les applaudissements redoublent et les gens se lèvent pour rendre un hommage à leur présidente.

« Stop mes amis, je ne mérite pas tout ça, je n’ai fait que ce que je pensais être bien mais puisqu’aujourd’hui est jour de souvenir, je voudrais vous parler des personnes qui ne sont plus et que j’aimais plus que tout au monde, tout d’abord j’aimerais évoquer ma grand-mère Olga qui m’a transmise toutes les valeurs que j’ai respecté ensuite et qui nous a quitté il y a si longtemps, ensuite je pense à mon père et à ma mère, des gens modestes qui se sont sacrifiés pour moi. J’ai une pensée pour mon frère Nicolas disparus tragiquement, enfin je veux vous parler de Djamel, l’homme qui a partagé ma vie pendant des années et qui est le père de trois de mes enfants, celui que je ne cesse d’aimer malgré la mort qui nous as séparé il y a déjà trop longtemps. Votre hommage aujourd’hui pour mes cent ans me touche mais ce qui me touche encore plus c’est l’hommage de mes enfants, merci. »

Alexandrine sort très digne et ses enfants la suivent.

Toute la journée, la télévision va continuer à diffuser des émissions sur Alexandrine et des films de Gaby.

La famille se réunit dans le grand salon. Alex préside, Ilya à ses côtés, Gabriel de l’autre, suivent Evguenia, Viatchi, Pauline, Marie, Camille, David, Zachia et Xénia.

Myriam et son époux Christian sont accompagnés de leur fils Bastien, trente et un ans, de sa femme Elisabeth et de la fille de ces derniers, Isabelle sept ans.

Diane est là avec Charles son mari, ils n’ont pas pu avoir d’enfants.

Nicolas et son époux Naomi sont venus avec leurs deux fils, Colin, son épouse Margaux et leur fils de deux ans, Didier et Félix vingt-quatre ans avec sa fiancée Connie.

Abigaël et Marc ont eu deux enfants, Philippe vingt-deux ans et Marianne, seize ans tandis que Gaël qui a épousé sa cousine Homeyra veille sur Yoêl, vingt-deux ans et Maryline dix-sept ans.

Vladimir qui vit en Ukraine est venu avec son épouse Tatiana, leur fille Olga dix-huit ans et leur fils Vsevolod, douze ans.

Aurore et Gaétan ont eu un fils Colin qui grâce à son épouse Sophie est le père de Célinie, neuf ans.

Ismaël et son épouse Kaddouj sont les parents d’Omar, vingt ans et Sélim treize ans tandis que Mathilde et son époux Pierre ont amené Clotilde sept ans.

Karol et Céline âgés désormais sont venus avec Baptiste et Elodie et leur unique petit-fils Davis, quatorze ans tandis que Svetlana et Philippe sont les grands-parents de Nicolas seize ans et Natascha onze ans.

Zachia lève son verre les yeux tournés vers sa mère tandis qu’Elijah porte un toast à sa grand-mère, Nour est à ses côtés, elle a trente-cinq ans et est restée le portrait craché d’Alexandrine. A côté d’eux, Esther sourit, la jeune femme de trente-cinq ans est célibataire. Gad le frère de Nour a épousé Nora et il a deux filles, Maryem neuf ans et Abishag quatre ans.

Les plus bruyants en bout de table sont les trois fils d’Elijah et Nour, trois garçons bruns aux regards clairs, bleus pour Elie treize ans et verts pour Moise dix ans et Yahvé huit ans.

Alexandrine les regarde en souriant, elle sait que l’un d’entre eux sera le successeur.

 

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