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Elijange - des mots....
26 septembre 2016

Alexandrine - Cinquième partie : Confédération et retour aux sources - Chapitre 3

Marie-Okhsana est cachée sous le bureau depuis une demi-heure, elle est arrivée trois quarts d’heure plus tôt, elle voulait regarder dans les tiroirs du bureau de sa maman, elle est curieuse, un peu trop et puis elle a vu entrer sa mère et Djamel alors elle s’est fait toute petite sous le bureau, elle sait bien qu’elle se fera disputer si on sait qu’elle est là.

Elle pose des regards critiques sur les grandes personnes sauf sur sa mère.

En ce moment, elle trouve Alexandrine très belle avec ses longs cheveux blonds et bouclés caressant ses épaules, elle porte un tailleur strict comme souvent quand elle travaille, lors des rares weekends où elle ne travaille pas, elle est différente, les cheveux attachés, elle porte des jeans, des shorts ou des petites robes légères et fleuries, c’est ainsi que Marie-Okhsana l’aime, pas en tailleur et talons hauts.

Marie-Okhsana a bien conscience du rôle de sa mère en France et en Europe, elle sait aussi qu’elle-même doit faire attention à l’image qu’elle donne parce qu’elle est la fille de la présidente de l’Europe et peut être bientôt de la Confédération dont sa mère et Djamel sont en train de parler.

En effet, l’ONU a voté il y a deux mois la création de la Confédération, quatre-vingt-dix-huit états se sont déjà déclarés partants, les chefs d’Etat se réunissent actuellement une fois par semaine par visioconférence afin de déterminer le champ d’action exact de cette Confédération, celle-ci ne devrait pas se mettre en place avant le début de l’année 2004, c’est-à-dire l’année prochaine et Marie craint que sa mère ne décide d’en être la présidente.

Djamel semble, lui aussi, opposé à cette idée, Marie aime beaucoup Djamel, elle le trouve génial, il la fait sauter sur ses genoux et la porte sur ses épaules, il est grand et musclé tel qu’elle s’imagine que doit être un père.

Son père à elle s’appelle Jérôme, elle le voit de temps en temps, il est écossais et il lui parle toujours en anglais, il veut qu’elle sache parler cette langue mais elle n’en a pas envie. Son père n’est pas très grand et presque roux, il ne veut pas la porter sur ses épaules, il dit qu’elle est trop lourde.

Dans la vie de Marie, il y a aussi François, le père de Gabriel qu’elle trouve drôle, il a toujours plein d’histoire à raconter et quand il parle, ses yeux verts sombres pétillent et Marie est fascinée mais ce n’est pas lui qu’elle admire le plus, c’est Ilya son frère aîné, le bel Ilya.

Il lui raconte lui aussi des histoires et quand elle lui demande une explication sur quelque chose, il explique toujours sans rechigner, elle parle russe avec lui et avec Olga son arrière-grand-mère qu’elle adore.

Avec Gabriel, Marie discute beaucoup également, elle a envie de le protéger et elle trouve cela bizarre parce qu’il est plus grand qu’elle mais il semble si fragile parfois.

Avec Viatcheslav, elle joue énormément, il est plus grand aussi mais il adore les billes et les voitures et il lui a appris à grimper aux arbres.

Marie aime bien aussi son cousin Karol même si elle le trouve un peu prétentieux quant à sa cousine Olga, ce n’est encore pour elle qu’un bébé.

Quant aux enfants des amis de sa mère, elle trouve que Pauline la prend de haut parce que Marie est plus jeune qu’elle et en ce qui concerne Quentin et Audrey, ils se liguent sans arrêt contre elle.

Le mois dernier, Sébastien et Emilie ont eu une autre fille, Marguerite et il y a deux jours c’est Florence qui a accouché d’un garçon, Corentin.

Marie est à la fois contente qu’il y ait plein d’enfants dans les réunions de famille et jalouse parce que tous les regards ne convergent plus sur elle.

Elle voudrait être l’attraction centrale de la famille mais sa mère accorde autant d’importance à chacun de ses enfants, Marie rêve de lumière et de gloire.

Alexandrine et Djamel sont sortie du bureau, Marie de sa cachette, elle secoue ses longues boucles cuivrées et court rejoindre Viatchi pour jouer avec lui.

 

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« Un sourire Ilya » s’écrie Djamel, l’appareil photo à la main.

Ilya s’exécute docilement.

« Alexandrine, va à côté de lui, Djamel va de l’autre côté » s’exclame Nicolas, « voilà ne bougez plus, je vais en faire une avec Olga, viens mamie. »

La vieille dame se lève difficilement, Arthur et Grégory l’aident à aller rejoindre Ilya qui vient de faire sa première communion et se plie à la traditionnelle séance photo.

« Je voudrais en faire une avec mamie et ses arrière-petits-enfants » annonce Alex, « venez ! Nicolas, Natascha, Gabriel, Viatchi, Marie, Karol et toi aussi petite Olga. »

Alexandrine a posé un bras protecteur autour des épaules d’Olga qui s’appuie sur Ilya qui est plus grand qu’elles. Nicolas et Natascha et les petits se sont groupés tout autour. Djamel a pris deux photos puis tout ce petit monde s’est égayé dans le jardin de l’Elysée en groupes joyeux.

« Maman, je peux allez me changer ? » questionne Ilya.

« Bien sûr, va-y mon garçon, mais viens ici avant que je t’embrasse. »

Alexandrine dépose un gros baiser sur chacune des joues encore rondes d’Ilya, elle plonge ses yeux dans les yeux si bleus et repousse quelques mèches brunes sur son front.

« Je t’aime Ilya et je veux que tu le saches. »

« Je le sais maman et je t’aime aussi. »

Ils se serrent dans les bras l’un de l’autre, Ilya la dépasse de dix bons centimètres et il va seulement avoir douze ans le mois prochain.

Ensuite il court se changer tandis que chacun se restaure au buffet froid installé au centre de la pelouse sous une rotonde.

Nicolas emmène Olga s’asseoir sous une autre rotonde et va lui chercher à manger.

Quelques minutes plus tard, Caroline vient s’asseoir à côté d’elle prétextant la chaleur pour fuir les invités.

Marc reste à discuter avec son fils dont le cabinet médical est toujours aussi prospère.

Il arrive soudain en courant vers Olga et Caroline joyeux pour leur annoncer que Nicolas et Natascha ont mis en route un troisième enfant.

« Le dernier » ajoute Nicolas en arrivant, « après nous nous arrêtons, trois c’est suffisant. »

« C’est vrai mon petit, comme ça j’aurais sept arrière-petits-enfants » murmure Olga assez faiblement.

« C’est pour quand ? » questionne Caroline.

« Novembre. »

« Peut-être encore un sagittaire comme Alexandrine et Marie. »

Un peu plus loin, Emilie s’est mise à l’ombre elle aussi,  son enfant dans les bras, Marguerite a seulement deux mois et la chaleur n’est pas une bonne chose pour les bébés, elle est bientôt rejointe par Coralie et son petit Alexis de cinq mois.

« Tu sais, c’est le plus grand bonheur qui me soit arrivé » explique Coralie, « je ne rêve plus que d’une chose en avoir un second. »

« C’est vrai que c’est beaucoup de travail mais tellement de satisfaction, tu verras quand il t’appellera maman pour la première fois, ça fait un drôle d’effet » ajoute Emilie.

« J’attends ce moment avec impatience moi qui croyais ne jamais connaître ce grand bonheur » continue Coralie.

« Tout arrive, j’espère que ce sera pareil pour Rebecca, la pauvre se désespère. »

« Alex dit que cela va venir et je lui fais confiance » s’exclame Coralie.

« Quand est-ce qu’elle nous fait le cinquième ? Djamel n’arrête pas de dire qu’il est grand temps, c’est qu’il a tout de même eu quarante ans le mois dernier. »

« Alex est encore jeune, ils ont le temps et même si ils s’arrêtaient là, ce n’est pas mal quatre. »

« Surtout réussi comme les siens. »

Florence s’approche à grand pas d’eux, Corentin son fils d’un mois dans les bras.

« Je  viens faire partie du clan des chargés de bébés mais je vais être obligée d’aller le coucher, il est vraiment trop petit, le problème c’est que j’aimerais pouvoir garder un œil sur Audrey. »

« Ne t’inquiète pas Flo » s’écrie Emilie, « Va coucher Corentin, tout le monde la surveille ton Audrey, je suis sans arrêt en train de regarder vers Quentin et Pauline. »

 

Dans un coin ombragé, Victor et Jérôme échangent des propos désabusés sur l’utilité de faire sa communion tandis qu’en plein soleil, François raconte une des blagues dont il a le secret faisant rire Grégory, Rebecca, Sébastien et Arthur.

Djemila discute avec Natascha tandis que Djamel est resté près d’Alex.

« Nous devrions en faire un autre Alex, tu vois qu’Ilya est déjà grand. »

« Je sais et je suis d’accord, nous allons essayer d’en avoir un autre mais je pense toujours à ce pauvre petit que j’ai perdu il y a un peu plus d’un an. »

« N’y pense plus, nous aurons une très belle petite fille bien robuste tu verras. »

« Qui te dis que ce sera une fille ? Peut-être un autre garçon. »

« Les garçons cela suffit, je veux une fille aussi belle qu’Ilya. »

« Ce sera dur surtout que tu es vieux maintenant. »

Alex rit.

« Vieux ! Moi ! Attends donc que je t’attrape et je vais te montrer si je suis vieux. »

Alex s’échappe en courant, Djamel la poursuit comme un enfant, il bouscule légèrement Ilya en passant qui ouvre de grands yeux amusés.

« Ilya tu viens jouer avec nous ? » s’écrie Pauline en lui prenant la main.

Ilya sursaute.

« Vous jouez à quoi ? »

« Au croquet, tu sais jouer ? »

« Bien sûr, qui est-ce qui joue ? »

« Gaby, Farid, Viatchi et moi. »

« J’arrive mais lâche moi. »

Pauline a ôté sa main de celle d’Ilya en le regardant avec déception.

« Pourquoi me regardes-tu comme cela Pauline ? »

« Parce que tu es beau » s’exclame la petite fille.

« Je croyais que c’était Gaby qui te plaisait » rétorque Ilya.

« Gaby c’est mon ami, il ne me plaît pas et toi non plus. »

« Bon les amoureux, vous venez jouer ! » s’écrie Farid le fils aîné de Djemila.

« Si c’est comme ça je ne joue pas ! » s’emporte Ilya.

« Arrête Ilya ! » crie presque Viatchi, « j’en ai marre de tes humeurs, tu viens tout de suite ou tu ne viens pas du tout. »

« J’arrive » soupire Ilya en s’exécutant.

Il dépasse tous les autres d’une bonne tête.

Pauline le snobe légèrement, la fillette porte ses cheveux longs en deux nattes blondes qui brillent dans le soleil, elle essaie de sourire à Ilya en plongeant ses yeux pervenche dans les yeux bleus profonds de celui-ci mais il fait vraiment la tête.

Gabriel, tout sourire, ne songe qu’au croquet et il est bien content que Pauline l’ai oublié. Il se moque de Pauline, il préfère jouer avec les garçons et surtout avec Guillaume un camarade de de classe.

Il a l’impression que c’est la première fois que quelqu’un s’intéresse vraiment à lui et non pas au fils de la présidente. Guillaume n’a pas pu venir aujourd’hui, il avait une communion dans sa famille mais ses parents ont promis de passer ce soir.

Fatima et Yasmina, sa jeune sœur ne jouent pas au croquet, elles discutent tout bas en regardant Viatchi qui leur jette des regards agacés. Le bambin blond aux yeux bleus  en a plus qu’assez de ces deux filles toujours accrochées à lui et à Karol qui ne joue pas non plus. Viatchi sait maintenant lire et écrire, il a six ans et demi et en profite pour snober Yasmina qui n’a que cinq ans.

Karol joue à chat perché avec Nadia, Audrey, Quentin et Marie-Okhsana.

Il a cinq ans depuis le mois d’avril et c’est le portrait craché de son père au même âge.

Marie est heureuse aujourd’hui d’être avec tous ses cousins et cousines.

Olga observe le joyeux petit groupe avec envie mais ils ne veulent pas d’elle, ils disent qu’elle est trop petite. Elle a seulement deux ans et demi. Alors elle va rejoindre l’autre Olga et se hisse sur ses genoux. La vieille dame lui parle en russe et lui raconte des histoires du temps passé.

 

Soudain Gabriel s’est mis à courir vers l’entrée du parc, un autre petit garçon vient d’apparaitre, c’est Guillaume un blondinet robuste aux grands yeux bleus.

« C’est super que tu sois là ! » s’écrie Gaby.

« Nous nous ennuyons à la communion de ma cousine, alors mes parents m’ont mis dans un taxi et m’ont envoyé ici » explique l’enfant.

« Super, je vais te présenter toute ma famille, viens ! Nous jouions au croquet mais je vais laisser tomber le jeu et nous allons aller lire le livre que nous avions dit. »

« Si tu préfères, on peut rester dehors » propose Guillaume.

« Nous allons prendre le livre et nous lirons dehors, viens. »

Gaby présente Guillaume à tout le monde puis décrète qu’il laisse sa place à Fatima qui voulait tellement jouer tout à l’heure.

Avec Guillaume, ils partent vers le palais, dans la chambre de Gaby, ils s’assoient sur son lit pour feuilleter un magnifique livre sur Israël offert par François. »

« Ce pays est magnifique » constate Guillaume.

« Je te l’avais dit et la prochaine fois que papa m’y emmène, je demanderais si tu peux venir » explique Gabriel.

« Vraiment ? » interroge son ami.

« Bien sûr, tu es mon meilleur ami et j’espère que je suis le tien » s’exclame Gaby en tournant un regard presque suppliant vers Guillaume.

« Évidemment, nous sommes frères de sang jamais rien ni personne ne nous séparera. »

« Croix de bois, crois de fer, si je mens je vais en enfer. »

« Il y a aussi un enfer dans ta religion ? »demande Guillaume.

« Il y a des enfers dans toutes les religions mais moi je n’y crois pas, je ne crois qu’au paradis » explique Gabriel.

« Je suis bien d’accord avec toi. »

 

Les deux garçons rient et s’affalent encore un peu plus sur le lit pour se retrouver allongés épaule contre épaule à discuter de tout et de rien, main dans la main.

C’est ainsi qu’Ilya qui les cherchait sur ordre de sa mère les a trouvés une heure plus tard, leurs têtes se touchaient et Ilya a été troublé par leurs mains jointes mais il n’a rien dit ne voyant pas trop ce qu’il aurait pu objecter à leur attitude et les a ramené avec lui pour le gâteau.

 

 

 

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