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Elijange - des mots....
27 septembre 2016

Alexandrine - Cinquième partie : Confédération et retour aux sources - Chapitre 4

« Fais voir le bébé, tata Natascha ! » s’écrie Marie-Okhsana en tirant sur la jupe de sa tante.

Natascha se penche pour montrer son bébé à la fillette. Marie contemple la petite Svetlana née le mois dernier puis s’en désintéresse pour reporter tout son intérêt sur le sapin que sa mère vient d’illuminer et qui scintille de mille feux.

Grand-mère Olga est assise dans un fauteuil confortable mais elle est bien trop calme au goût de Marie qui va vers elle.

« Tu as l’air triste mamie, qu’est-ce qui ne va pas ? »

La main ridée d’Olga caresse les boucles rousses de la petite fille de quatre ans.

« Je vais bien Marie, c’est Noël, c’est un beau jour mais je me sens un peu lasse, je suis vieille tu sais et pourtant j’aimerais m’agenouiller devant ce sapin de Noël comme toi, les yeux plein de lumière et avoir encore quatre ans. »

« Tu étais en Ukraine quand tu avais quatre ans ? »

« Oui j’y étais et chaque Noël était merveilleux, je me souviens très bien du dernier, Noël 1917, la révolution avait déjà commencé, j’avais cinq ans, ma grand-mère avait préparé des plats délicieux, nous courrions partout ma cousine Svetlana et moi, nous étions heureuses, nous ne savions pas que nous serions bientôt séparées, mon petit frère gazouillait dans son berceau, je me souviens m’être penchée sur lui et avoir contemplé ce petit bonhomme blond et… »

Olga sanglote.

« Mamie, ne pleure pas » déclare la petite fille en sortant un mouchoir en papier de sa poche et en tentant d’essuyer les larmes de son aïeule.

« Ce n’est rien ma puce, je ne l’ai pas revu depuis si longtemps, il avait six mois à peine, il devait nous rejoindre, c’était quatre mois après Noël, nous aurions sans doute dû partir plus tôt et emmener tout le monde mais mes parents croyaient fermement qu’un jour ils reviendraient chez eux » explique la vieille dame.

« C’est triste » constate l’enfant.

« Oui et ce n’est pas un jour où il faut être triste, va jouer Marie, c’est ce que tu as de mieux à faire. »

Marie s’éloigne cherchant ce qu’elle pourrait faire en attendant l’arrivée de tous les autres car à part Olga, Caroline, Marc, Natascha et la petite Svetlana, il n’y a que sa mère, ses frères et Djamel.

La petite fille sort de la pièce et se dirige vers les chambres de ses frères, Ilya est dans la première avec Viatcheslav.

« Qu’est-ce que vous faites ? » questionne la fillette.

« Viens voir Marie, je vais te montrer, c’est un cadeau que nous préparons » explique Ilya.

« Un cadeau pour qui ? »

« Pour mamie Olga,  c’est une broche que nous avons fait nous-même. »

« Tu l’as faite comment ? »

« J’ai acheté un support et une attache et j’ai collé des paillettes et plein d’autres choses, regarde. »

« Elle est jolie, mamie Olga va être contente mais pourquoi vous faites des cadeaux ? Le père Noël va en amener. »

« Bien sûr mais mamie Olga c’est différent, nous voulions lui faire un cadeau parce que nous l’aimons beaucoup. »

« Moi aussi, je l’aime Ilya. »

« Je sais, est-ce que les autres sont arrivés ? » questionne son frère ainé.

« Non pas encore, j’espère qu’ils vont se dépêcher. »

Ilya pose la broche dans une petite boite puis l’emballe de papier doré.

Viatcheslav coupe le scotch pour faire tenir le paquet.

« Tu sais ce que j’ai demandé en secret au père Noël ? » s’exclame la petite fille  « j’ai demandé que maman me laisse allez au judo. »

« Tu sais bien qu’elle a dit que tu es trop petite. »

« C’est toujours pareil, je voudrais être grande. »

« Quand tu seras grande, tu voudras redevenir petite » remarque Ilya.

« Tu ne peux pas comprendre, tu as toujours été l'aîné. »

Viatcheslav les regarde tous les deux, amusés. Depuis quelques mois, Ilya a trouvé une rude adversaire dans l’art de la répartie, la petite Marie faisant preuve de précocité pour manier les mots.

Viatchi pourtant ne se sent pas dépassé, il n’a jamais eu de complexe d’infériorité et il trouve normal qu’Ilya parle de choses qu’il ne connaît pas car Ilya a douze ans et lui seulement sept.

 

Dans la chambre voisine, Gabriel et Guillaume sont assis main dans la main et feuillettent un livre sur les animaux. Les deux garçons n’ont pas besoin de se parler pour communiquer, ils se regardent et quelque chose se passe entre eux que personne ne voit.

Ils se rapprochent l’un de l’autre, ce soir Guillaume dort dans la chambre de Gabriel. Depuis qu’il a un ami, Gaby est moins timide, moins renfermé, il a changé dans le bon sens alors Alexandrine voit cette amitié d’un très bon œil surtout que le petit Guillaume est un enfant charmant et bien élevé.

« Venez les autres arrivent ! » s’écrie Ilya en passant sa tête par la porte entrouverte. Il jette un coup d’œil rapide au tableau offert par les deux garçons mais ne dis rien.

Dans l’entrée c’est la bousculade, Sébastien et Emilie sont en tête avec leurs trois rejetons, Pauline s’est jetée instantanément sur Ilya qui se montre poli et patient avec elle.

Quentin se précipite vers Marie tandis que Marguerite huit mois dévisage tout le monde de ses grands yeux noisette.

Derrière se trouvent Coralie et Grégory qui ont du mal à empêcher Alexis onze mois de ne pas courir partout.

Victor et Rebecca les suivent avec Florence, Arthur et leurs deux bambins, Audrey quatre ans et Corentin, sept mois.

Nicolas porte Olga bientôt trois ans et traine Karol, cinq ans derrière lui.

Jérôme et François arrivent ensemble, le premier ayant été cherché le second chez lui.

Ce sont Djemila, Karim et leurs quatre enfants qui ferment la marche.

Alexandrine ne sait plus où donner de la tête, tout le monde s’embrasse et lui pose des questions sur la conférence de l’ONU qui a eu lieu il y a deux jours.

« C’est très simple » explique Alexandrine « dans un an nous serons une Confédération et nous la doterons d’un président élu par de grands électeurs eux même élus par leur pays. »

« Tu vas te présenter ? » questionne Coralie.

« Bien sûr mais d’abord il faut que je me fasse réélire ici en France au mois de mars prochain. »

« C’est presque déjà fait » s’écrie Nicolas.

Tout le monde se dirige ensuite vers la salle de séjour et s’installe à table.

Olga trône en bout de table comme d’habitude.

Groupés d’un côté, il y a les adultes, de l’autre les petits sauf les bébés, Ilya régnant en maître sur son petit monde et surtout sur une petite Pauline de sept ans réellement fascinée tandis que Guillaume et Gabriel semblent avoir complètement oubliés la vingtaine de personnes autour d’eux, ils discutent yeux dans les yeux. Ils sont proches à se toucher et leurs mains sont liées sous la table.

Ilya leur jette par moment des regards mi- inquiets, mi- troublés car l’adolescent de douze ans sent qu’il se passe quelque chose d’étrange entre Gaby et Guillaume, son regard se pose sur sa mère qui trop occupée avec Djamel ne voit rien de ce qui arrive à Gabriel.

 

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