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Elijange - des mots....
16 octobre 2016

Alexandrine - Huitième partie : Le bonheur et les larmes - Chapitre 1

Caroline regarde la jolie Evguenia toute de blanc vêtue, elle avait rêvé autrefois pour Alexandrine d’une belle cérémonie mais celle-ci n’a jamais eu lieu et elle le regrette encore un  peu. Elle tourne ses yeux vers sa fille qui est en train d’embrasser Ilya.

Alex est superbe dans son tailleur bleu ciel, mince et belle comme elle l’a toujours été, elle a raccourci récemment ses boucles blondes qu’elle trouvait trop longues pour son âge, celles-ci encadrent joliment son visage à peine marqué par le temps.

Djamel a pris son fils par les épaules et le serre contre lui, les deux hommes sont de la même taille, un bon mètre quatre-vingt et ont revêtu un costume semblable, Djamel porte très bien ses presque cinquante ans, ses cheveux noirs et bouclés sont légèrement grisonnants et son visage est marqué de fines rides mais il dégage toujours une impression de force et de sérénité.

Ilya est rayonnant, Caroline ne peut s’empêcher de trouver l'aîné de ses petits-enfants très beau avec ses boucles noires coupées court et ses yeux si bleus, Evguenia s’approche et Alex serre la jeune fille contre elle, elle est magnifique en blanc, elle qui est si brune, si mate avec ses grands yeux noirs.

Marc s’approche de Caroline et pose sa main sur son épaule.

« Nos petits-enfants sont magnifiques. »

« C’est exactement ce que je pensais. »

« Il faut prendre une photo, Alex ! Nous voudrions faire une photo avec toi, Djamel et les enfants » s’écrie Marc.

« Bien sur » approuve Alexandrine en faisant signe à sa troupe de se rassembler.

C’est ainsi que devant le grand cyprès du jardin de l’Elysée, Marc organise sa photo mettant les jeunes mariés au centre, Djamel et Alex à côté du marié qui dépasse sa mère de plus d’une tête tandis que les parents d’Evguenia se positionnent aux côtés de leur fille.

Gaby, dix-sept ans qui se met près de sa mère porte le même costume que son frère et est presque aussi grand que lui, Viatchi quinze ans venu d’Ukraine pour l’occasion se met à sa droite, il dépasse déjà sa mère de quinze bons centimètres. Youri le frère d’Evguenia se positionne à côté de son père et Marie, petite pour ses onze ans et demi puisqu’elle arrive à peine à l’épaule de sa mère se glisse devant Ilya à l’invitation de celui-ci. Alex a pris Camille dans ses bras et Gaby a soulevé Zakariyyâ. Marc prend une photo puis une autre avec juste Alex et ses enfants.

« Cela ferait une bonne photo officielle » s’écrie-t-il.

« Pourquoi pas ? » murmure Alex.

Puis l’assemblée se disperse, les jeunes mariés continuant à recevoir des félicitations de tout le monde.

Gaby est allé rejoindre Thomas qui fait la conversation à Farid qui lui pose des questions au sujet de sa profession. Gaby l'entraîne en riant derrière un arbre.

« Tu me fais des infidélités avec Farid ? »

« Moi ? Tu plaisantes, quand on a trouvé son idéal, on ne cherche plus et tu es mon idéal… elle va sûrement être magnifique la photo que ton grand-père a pris avec ta mère. »

« J’espère mais je suis sûr que c’est maman qui ressortira le plus sur la photo, elle est si belle dans son tailleur bleu. »

« Je préfère ton costume  noir. »

Il rit et embrasse Gabriel avec volupté.

« Qu’est-ce que vous faites ? » risque la voix de Camille tout près d’eux.

« Rien » proteste Gaby tout rouge.

« Vous vous embrassiez, pourtant Thomas c’est un garçon » s’étonne la fillette.

« Oui nous nous embrassions Camille et je suis un garçon, parfois les garçons s’embrassent entre eux mais le plus souvent les garçons embrassent les filles. »

« Ah bon, c’est bien ce que je croyais. »

« Camille, tu ne dois pas raconter à tout le monde ce que tu viens de voir, je peux compter sur toi ? »

« Je ne le dirais pas. »

La fillette repousse une longue boucle châtain clair de son petit visage de porcelaine où ses yeux ressortent comme des pierres précieuses couleur pervenche, elle s’éloigne en courant vers son frère.

« Ta sœur sera très jolie plus tard et Zachia aussi, ta mère vous a tous réussi. »

« Qu’est-ce que tu faisais ? » demande Zachia à Camille.

« Rien, tu viens, on va chercher Sélim pour jouer avec nous. »

« A quoi ? »

« On pourrait allez danser comme papa et maman. »

« Je n’aime pas danser. »

« Tant pis, j’y  vais. »

Zachia regarde sa sœur s’éloigner, son regard noir et profond cherche ensuite Sélim.

 

Viatchi et Pauline se sont enlacés sur la piste de danse, voilà deux mois qu’ils vivent en Ukraine ensemble, les liens entre eux se sont encore resserrés et quelque chose de plus fort est en train de s’installer.

Marie a posé sa tête sur l’épaule de Karol, l’adolescent caresse les cheveux roux de sa cousine. Ils ne savent pas trop ce qu’ils ressentent l’un pour l’autre mais Karol sait que son père devient fou.

Nicolas est assis dans un coin, les yeux fixés sur Svetlana sa plus jeune fille, elle secoue ses boucles châtains roux comme celles de sa mère, c’est son portrait craché.

Olga qui a vu le regard de son père vient chercher sa sœur et l’attire vers un endroit plus animé, Olga dix ans sent que son père est désormais dangereux et ne veut pas que sa jeune sœur de sept ans en souffre.

 

Alex danse au centre de la piste avec Ilya.

« C’est drôle ton mariage me rappelle de vieux souvenirs, ma rencontre avec ton père, tes premiers pas, tout se bouscule dans ma tête. »

« Ce sont de bons souvenirs ? »

« Très bons, les meilleurs, un premier enfant c’est toujours extraordinaire, si tu savais tous les livres que j’ai lu quand je t’attendais, je guettais les moindres mouvements de mon ventre, j’étais si heureuse d’être enceinte, j’étais si jeune, ton âge et celui d’Evguenia. Quand tu es né, cela a été le bonheur, je me moquais des douleurs de l’accouchement puisque j’avais un petit garçon robuste et magnifique dans les bras et tu es devenu un beau jeune homme… Ilya je suis fière de toi. »

« Même si je persiste à vouloir aller au Moyen-Orient ? »

« Bien sûr, Viatchi est en Ukraine, Gaby partira bientôt avec Thomas, je sais bien quelle est la nature de leur relation, toi aussi tu le sais. »

« Evidemment que je le sais puisque Gaby me l’a dit et qu’il est heureux. »

« Il est heureux et quand vous serez partis tous les trois, il me restera Marie, les jumeaux et l’ONC mon enfant également. »

« Tu y tiens ? »

« Énormément mais je sais qu’un jour je me retirerais, dans une petite vingtaine d’années sans doute, je te laisserais la place si tu en veux et si l’ONC veut de toi. »

« Ce ne sera peut-être pas moi ton successeur, va savoir, ce sera peut-être Zachia ou pourquoi pas Marie ou Camille. »

« Peut-être, je sais seulement que ce ne sera pas Gaby, il n’en veut pas et Viatchi non plus, il veut être architecte, c’est une bonne idée, Pauline se rêve décoratrice, ils pourront travailler ensemble. »

« Ils font aussi un très beau couple, comme les deux autres là-bas. »

« Marie et Karol ? Mais ils sont cousins ! »

« Ils ont compris, je le leur ai dit mais je crois que cela n’empêcheras rien, Marie s’en fiche et Karol comme tous les garçons obéit à celle qu’il aime. »

« Ne dis pas de bêtises Ilya. »

« Je ne dis jamais de bêtises maman. »

Ilya sourit.

« Maman est-ce que je t’ai dit que tu étais toujours la plus belle maman du monde ? Semblable à celle de mon enfance. »

« Un jour Ilya, je serais vieille et laide. »

« Vieille surement, laide jamais, tu seras une très belle vieille dame comme l’était Olga. »

Ilya embrasse sa mère tendrement, Alex essuie une larme, elle revoit son tout petit garçon aux yeux trop bleus et l’image se superpose doucement avec celle de ce trop bel homme avec lequel elle danse.

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