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Elijange - des mots....
28 octobre 2016

Alexandrine - Dixième partie : Une nouvelle voie - Chapitre 6

« Je suis si contente que vous soyez définitivement rentrés » s’exclame Alexandrine en embrassant successivement Ilya et Evguenia.

« Mais nous sommes aussi très heureux d’être de retour en France, maman bien que nous soyons officiellement citoyens de la Confédération, nous n’en restons pas moins français de cœur. »

Alex sourit et embrasse Ilya de nouveau. Il a déjà vingt-neuf ans et elle le trouve plus beau que jamais comme le sont tous les fils pour leur mère.

Alex se penche pour embrasser Nicolas qui tire sur sa jupe avec insistance, l’enfant de quatre ans et demi s’accroche à elle et elle le soulève même si il commence à se faire lourd. Xénia apparaît dans l’encadrement de la porte, la fillette brune de sept ans vient d’explorer le nouvel appartement de ses parents.

« Ça te plait ? » questionne son père.

« Parfait. »

« Tu vas aller dans la même école qu’Aurore » s’écrie Alex en souriant.

« Ça me plait beaucoup » répond Xénia, « dis mamie, ils ne vont pas à la même école Zachia et Camille ? »

« Ils sont trop grands, ils vont au collège. »

Xénia parait soulagée soudain et sourit en entraînant son frère vers la chambre où les caisses remplies de leurs jouets les attendent.

« Tu as l’air soucieuse, maman » murmure Ilya, « qu’est-ce qui ne va pas ? »

« Rien du tout, Ilya, tout va bien. »

« Tu plaisantes, je vois bien que ça ne va pas, c’est pour Aurore que tu t’inquiètes ? ».

« Pas du tout, Aurore va très bien à part qu’elle ne parle jamais de Marie, sinon Karol et Céline viennent la voir souvent, ils l’emmènent se promener, la semaine dernière ils ont été au cirque, elle était très contente, Aurore est une adorable petite fille de six ans même à l’école elle se révèle douée, dix fois plus que Marie qui n’aimait pas l’école. »

« Alors si ce n’est pas Aurore, c’est Zachia. »

Alex lance un regard traqué vers son fils aîné.

« J’ai deviné juste, que t’a fait mon petit frère aux yeux de braise ?»

« A moi il n’a rien fait mais il a des problèmes à l’école. »

« Tu veux que je l’aide à faire ses devoirs ? »

« Non ce ne sont pas des problèmes de cet ordre, scolairement parlant, Zachia est le meilleur élève de sa classe mais ton frère de douze ans prêche dans la cour du collège. »

« Comment ça il prêche ? »

« Je ne l’ai pas entendu mais je me suis fait raconter par Sélim le fils de Djemila parce que Camille protège son frère, il parait qu’il est parti dans un discours expliquant que la Confédération est une très bonne chose mais qu’il lui manque une âme, que c’est bien de ma part d’avoir réussi à rétablir un monde qui s’écroulait mais que maintenant après s’être occupé du côté matériel, il fallait s’occuper de la reconstruction spirituelle et qu’il était là pour ça, il a été exclus trois jours mais j’ai peur qu’il recommence. »

« Ce n’est pourtant pas bien méchant, n’es-tu pas montée sur une estrade à quatorze ans ? » s’écrie Djamel derrière elle.

« Si Djamel, tu le sais bien, tu étais là mais ce n’était pas pareil, moi je me battais contre un projet de loi avec d’autres lycéens, lui il propose quelque chose que personne ne demande. »

« Peut-être qu’au fond de son cœur, la Confédération se cherche une âme, Si Zachia la lui donne, il parachèvera ton œuvre, tu rêvais d’un successeur ? Il est là et tu n’en veux plus » continue Djamel.

« Ce successeur me fait peur, je rêvais d’Ilya comme successeur. »

« Qu’as-tu contre Zachia à la fin ? » s’énerve presque Djamel qui se met rarement en colère, « regrettes-tu que nous ayons eu cet enfant ? Depuis toujours tu le regardes comme une bête curieuse, pourquoi ? Parce qu’il n’a pas les yeux bleus d’Ilya ou le teint clair de Camille, pourquoi n’aimes-tu pas Zachia ? »

« Mais je l’aime comme les autres, peut-être plus que les autres, Zachia c’est une partie de moi, c’est celle que j’ai refoulé, ce sont mes rêves coupables de gloire et de pouvoir, lui les expose, moi je les ai caché parlant sans cesse de volonté de rendre la vie des gens meilleures mais il est évident que derrière mes bonnes intentions, je cachais une avidité de pouvoir, lui il veut le pouvoir à n’importe quel prix mais j’ai peur pour lui. »

Alex est rouge et des larmes coulent sur ses joues. Djamel la prend dans ses bras.

« Excuse-moi Alex, je me suis laissé emporter, je sais que tu l’aimes, alors justement laisse le suivre sa voie comme les autres et je crois que nous serons satisfaits du résultat. »

Alex acquiesce.

« Y a quelqu’un ? » crie la voix de Viatchi du seuil de l’appartement.

« Oui entre » s’écrie Ilya, « viens que je te félicite pour le ventre rond de Pauline. »

Il embrasse son frère puis Pauline qui le suit.

« Ma petite Pauline adorée, toi qui a trois ans ne lâchait pas d’une semelle Gaby jusqu’à ce qu’il t’envoie balader et qui ensuite me suivait partout, tu as finalement choisi le troisième. »

« C’est vrai, j’étais fascinée par le grand Ilya déjà presque un homme, beau comme un Dieu et puis un jour j’ai compris que tu ne t’intéresserais jamais à moi et que finalement le meilleur de tous c’était Viatchi et tu vois le résultat. »

Elle caresse son ventre rond, elle est enceinte de six mois.

Viatchi a terminé ses études fin juin et travaille dans un cabinet d’architecte.

Alex embrasse son fils et sa belle-fille.

« Alexandrine, connaissez-vous la nouvelle ? »

« Non mais je crois que tu vas me la dire. »

« Mon frère Quentin vient de prendre un appartement avec Nadia, c’est drôle non ? »

« Effectivement c’est sympathique, Coralie, Emilie, Djemila, Florence et moi allons marier nos enfants entre eux, est-ce que tu sais que je connais ta mère et Coralie depuis l’enfance et Djemila depuis l’âge de onze ans ? »

« Je sais tout ça, vous me l’avez raconté mille fois. »

 

« Coucou ! » s’écrie Gaby en apparaissant tout sourire.

Il embrasse Ilya.

« Je suis si content que tu reviennes à Paris, alors tu as trouvé un boulot de journaliste dans un grand journal ? »

« Oui mais il parait que toi, tu es engagé pour un film. »

« Je vois que les nouvelles vont vite, c’est exact, un film dramatique où je joue un jeune père de famille marié à une fille sublime qui découvre que sa belle-mère est une meurtrière et qui s’interroge sur ce qu’il doit faire, il doit sortir en septembre de l’année prochaine et j’espère impressionner la pellicule. »

« Tu l’impressionneras » s’exclame Thomas.

« Ça c’est sur » renchérit Ilya, « si tu savais le nombre de fois où quand tu étais petit, les gens s’arrêtaient pour dire à maman comme elle est belle votre petite fille et ses yeux mon Dieu, maman répondait, il est très beau effectivement mais c’est un petit garçon et moi j’étais jaloux. »

« Menteur, tu étais aussi sinon plus beau que moi, je m’en souviens. »

« Qu’est-ce que tu en sais ? Je suis l'aîné. »

« Arrêtez vos querelles ! » s’écrie Viatchi, « le plus beau ça a toujours été moi, mon père n’arrête pas de me le rappeler. »

« Comment va Vladimir ? » questionne Alex.

« Très bien, il se fait vieux mais il est ravi de la naissance prochaine de cet enfant. »

« Tant mieux. »

Elle se penche et soulève la petite Myriam, trois ans et demie. L’enfant sourit et se laisse embrasser par cette grand-mère si douce. Elle repose l’enfant.

« Va jouer avec Xénia et Nicolas, ils seront contents. »

Xénia qui réapparaissait ayant entendu des voix se fige happée par le regard de Zachia qui vient d’arriver. Il lui sourit et Xénia s’approche.

« Bonjour Xénia » s’écrie Zachia, « je suis content que tu viennes vivre à Paris, nous pourrons nous voir plus souvent. »

« Je te présenterais toutes mes amies » s’écrie Camille.

Mais Xénia ne répond pas.

« Tu n’es pas heureuse Xénia ? » questionne Zachia, « tu restes muette, je te fais donc si peur. »

Xénia semble se réveiller.

« Peur ? Tu plaisantes, après tout tu n’es que Zachia et rien d’autre. »

« Pour toi, je ne suis rien d’autre, c’est certain, pour le monde, je serais autre chose. »

« Tu seras ce que tu veux, je m’en fiche. »

Zachia parait décontenancé par l’assurance de la fillette.

« Zachia, Camille, soyez les bienvenus » s’écrie Ilya qui vient les embrasser.

Camille est petite comme Alex, ses cheveux châtains légèrement ondulés tombent à hauteur des épaules, son visage pur est éclairé par ses beaux yeux violets mais Zachia est grand déjà pour ses douze ans, il arrive à l’épaule d’Ilya et a les mêmes boucles noires.

Aurore apparait derrière eux pour la plus grande joie de Xénia.

« Aurore, c’est super que tu sois là, tu vas rester couchée ici ? »

Aurore lance un regard vers Alex.

« Le mieux ce serait que ce soit qui vienne dormir à la maison Xénia parce qu’ici c’est encore le désordre. »

Xénia sourit heureuse mais son regard rencontre celui de Zachia et elle se décompose.

« Non je préfère que ce soit Aurore qui dorme ici. »

Alex a surpris l’échange de regards.

« Tu as peur de Zachia ? » questionne-t-elle soudain.

Xénia la regarde avec effroi.

« Non mamie je n’ai pas peur de lui, il ferait tout ce que je veux, ce n’est pas de lui que j’ai peur… je crois que c’est de moi. »

La fillette s’éloigne laissant à Alex un goût de malaise. A tout prophète, il faut un disciple, Xénia serait-elle le disciple de Zachia ?

Alex chasse cette idée de sa tête et sourit à Aurore le visage tendu vers elle.

La fillette blonde aux jolies taches de rousseur et aux yeux verts se précipite derrière sa cousine pour aller jouer.

 

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« Marie vous n’êtes plus une enfant et ma proposition est sérieuse, cessez de vous cacher derrière des prétextes. »

Marie hésite et tourne ses yeux vers l’homme qui lui parle, si Marie écoutait son cœur, elle se jetterait à son cou, Omar est africain, noir et médecin, il lui plait énormément. Elle hésite encore un instant puis s’écrie.

« J’accepte. »

Il la prend dans ses bras et l’embrasse amoureusement.

Marie qui se dévoue depuis trois ans pour les enfants africains vient d’accepter d’épouser Omar Kounté, médecin et fils d’un chef de village du Soudan.

Bien sûr en cet instant, elle pense à la petite fille qu’elle a laissé en France mais elle n’en a pas encore parlé à Omar ne voulant pas gâcher ce bonheur tout neuf.

 

 

 

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