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Elijange - des mots....
8 novembre 2016

Alexandrine - Douzième partie : Elijah - Chapitre 3

Elijah lève son petit visage vers la croix posée sur le mur de sa chambre. L’enfant de dix-sept mois semble écouter quelque chose.

« Elijah » chuchote la voix, « petit Elijah, je viens pour guider tes pas, je veux te conduire sur la bonne route, je veux que tu deviennes mon messager, je veux que tu sois le pouvoir spirituel et matériel, je veux que mon règne arrive enfin, je veux que tu sois mon représentant sur terre. »

L’enfant écoute attentif et semble comprendre. Ses yeux bleus marines restent fixés sur la croix.

La porte s’ouvre, Xénia s’arrête interpellée et surprise par l’immobilité de l’enfant et la lumière qui semble émaner de lui.

« Elijah ! Mon bébé, qu’est-ce qui se passe ? »

Elijah tourne vers elle ses grands yeux absents puis soudain semble se réveiller.

« Maman » gazouille-t-il.

Il babille ensuite de façon incompréhensible.

Xénia oublie son instant de frayeur et caresse les boucles noires et les joues rondes du petit garçon.

 

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Zachia examine le dernier rapport venant des différents coins de l’ONC, tout va bien, la paix se maintient partout et le Dieu de Zachia semble avoir répondu à l’attente de beaucoup de gens qui cherchaient à croire en quelque chose. Les juifs semblent avoir compris que c’est de leur Dieu que parle Zachia, les musulmans sont plus sceptiques et les chrétiens convaincus pour la plupart car peu d’entre eux étaient encore réellement pratiquants.

Tout cela est une réussite mais Zachia est inquiet parce que son Dieu ne lui parle plus comme avant. Il parle à Elijah, il en est certain mais pas jaloux, il a l’impression que son Dieu s’est servi de lui. Il voulait Elijah, c’est Elijah qui accomplira sa volonté. Zachia se sent stupide et ridicule d’avoir cru que Dieu voulait de lui.

 

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Alexandrine regarde ces pièces dans lesquelles elle a si longtemps vécue, voilà des années qu’elle n’était pas venue ici, revenir pour Noël était une bonne idée.

Dans le grand salon, ils sont déjà là nombreux, les amis, la famille, tout ceux qu’elle aime.

Alex caresse les canapés, effleure les tableaux du regard quand soudain elle entend un bruit sourd, se retourne.

« Excuse-moi, maman » s’écrie Marie, « je ne savais pas qu’il y avait quelqu’un. »

« Je fais un pèlerinage, toi aussi ? »

« Oui je me remémorais tous les jours heureux  passés ici quand j’étais enfant. »

« Je suis contente de savoir que tu as été heureuse ici. »

« C’est une évidence maman et la France me manque de plus en plus, tu vois je voudrais que l’enfant que je porte vienne au monde ici comme Aurore,… J’ai si peur d’être passée à côté d’Aurore, je voudrais être près d’elle pour rattraper le temps perdu… Et puis tu vieillis maman et Djamel aussi et je ne veux pas vous perdre. »

Marie enceinte de sept mois et demi tombe dans les bras de sa mère qui caresse la longue chevelure rousse.

« Ton père va venir aujourd’hui. »

« Si il ne m’oublie pas, tu sais maman avec lui j’ai l’habitude, Jérôme a toujours mieux à faire, tu lui plaisais, il t’a fait un enfant et il est parti, c’est simple. »

« Ne dis pas cela, il est comme il est mais il t’aime. »

« Mon père à moi, c’est celui qui m’a élevé, c’est le père d’Ilya, de Zachia et de Camille, c’est Djamel. »

« Tu devrais le lui dire, il serait content. »

« Dire quoi à qui ? » s’écrie Ilya en apparaissant, « nous n’attendons plus que vous pour ce diner de Noël. »

« Alors nous venons » répond Alex.

 

Dans le grand salon, l’assemblée est bruyante, plus de cinquante personnes sont présentes.

Les couples de vieux amis d’Alex sont assemblés ensemble près de la cheminée. Ils ont tous pris leur retraite et discutent des avantages et des inconvénients de celle-ci et du bonheur que leur apportent leurs petits-enfants.

Emilie porte avec joie sa plus jeune petite fille, il s’agit d’Évangeline, deux ans, la fille de Marguerite, trente et un ans, toujours mannequin mais qui vient d’ouvrir sa propre agence en compagnie de son mari Valentin.

Emeric, deux ans, le plus jeune des enfants de Quentin et Nadia tente d’attirer l’attention de sa grand-mère paternelle tandis que Sébastien est assailli par Dimitri, six ans, le frère ainé d’Emeric.

Pauline et Evguenia discutent avec la jeune Abigaël, treize ans qui a demandé à sa mère sa première permission de sortie il y a un mois sous l’impulsion de sa cousine Myriam, dix-sept ans qui accumule bêtise sur bêtise, heure de colle et renvoi des trois jours compris.

Ilya, Viatchi et Gaby sont entre frères comme ils disent, ils se racontent des tas d’anecdotes et de plaisanteries qu’ils sont les seuls à comprendre.

Djemila évoque le bon vieux temps avec Alex, Coralie et Djamel tandis que son mari Karim les écoute.

Leurs enfants sont là également, Farid et son épouse Laetitia ainsi que leurs deux enfants Martin, treize ans et Salima cinq ans. Il y a aussi Fatima et Iossef avec Leila, onze ans, Karim, quatre ans et Djamila, deux ans et demi.

Yasmina est venue seule comme toujours tandis que son jeune frère Sélim, vingt-six ans est en compagnie de son amie Vanessa.

Audrey, joyeuse, a retrouvé Aurore et papote gaiement avec elle, fière de lui montrer ses enfants, Maria six ans et Arnaud, deux ans et demi. Son frère Corentin et sa compagne Mélanie sont les heureux parents d’Emmanuelle, bientôt trois ans.

Rébecca raconte à Florence ses nouvelles angoisses de grand-mère puisque son Samuel et Eléonore, la fille de Coralie, viennent d’avoir un petite Sarah qui a quatre mois. Toutes les peurs que Rebecca avait mises sur Samuel, elle les reporte sur Sarah au grand dam d’Eléonore qui ne compte pas se laisser faire.

Alexis le fils aîné de Coralie et de Grégory est actuellement toujours médecin et célibataire malgré ses trente et un ans.

Dans le clan des plus jeunes, Ismaël treize ans interroge son cousin Nicolas, dix-huit ans sur ses études.

Aurore, jolie comme un  cœur, se réfugie près de sa mère qui discute avec Karol et Céline, Omar se tenant un peu en retrait.

Gaël, neuf ans a entraîné Baptiste, huit ans, le fils de Karol dans une discussion animée.

Homeyra, dix ans avec ses incroyables yeux verts parle de l’Afrique à Diane, onze ans et Caroline, sept ans qui écoutent fascinées.

Vladimir, trois ans a trouvé deux compagnes de jeu, Claudine le second enfant de Svetlana deux ans et Elodie, la fille de Karol, vingt mois.

C’est alors qu’Elijah, dix-sept mois seulement apparait après sa sieste. De son regard bleu, il fixe ses petits compagnons qui comme des abeilles autour du miel se regroupent autour de lui.

De loin, Alexandrine observe le manège, elle revoit Zachia, petit garçon fascinant les autres enfants et même les adultes, son petit Jésus comme elle disait, celui-là est pareil, elle en est consciente.

Ses parents sont là-bas dans un coin en discussion. Zachia, grand et élégant avec sa crinière brune tombant à hauteur d’épaule, ses yeux noirs de braise posés sur Xénia, grande et élancée, ses boucles noires jusqu’à la taille, ses yeux bleus affrontant le regard de Zachia.

« Un couple fascinant, n’est-ce pas ? » murmure Ilya.

« C’est exactement ce que je me disais. »

« Le beau petit Elijah leur ressemble, l’as-tu vu dominer les autres d’un regard et il a seulement dix-sept mois maman. »

« Je sais, je voulais un successeur Ilya, je l’ai, je ne sais pas si je dois être heureuse, je me dis sans cesse qu’ils veulent créer quelque chose que je n’aurais pas osé imaginer, ils vont plus loin et ils sont peut-être plus fous. »

« J’espère qu’ils feront toujours le bien. »

« Je l’espère aussi mais n’oublie jamais que c’est toi que je voulais comme successeur. »

« Je sais maman, tu me l’as déjà dit, tiens voilà Camille avec son jeune ami. »

« Il est charmant ce David, bien élevé, un bon garçon, il est un peu jeune mais Camille l’aime comme une gamine, tant mieux. »

« Tu excuses toujours tout. »

« Je n’excuse rien, j’accepte parce que je vous aime, tu te souviens Ilya quand j’ai quitté ton père, je te l’ai dit. »

« Je me souviens, j’étais petit, tu as dit que quelque que soit les hommes qui passeraient dans ta vie, tu m’aimerais toujours, tu as dit la même chose quand tu as quitté François et je savais que c’était vrai. »

Ilya glisse un bras autour des épaules de sa mère, le grand garçon a désormais quarante-trois ans et les cheveux poivre et sel.

Djamel sourit à la vue de ce spectacle et se remémore avec regret le temps où Ilya était grand comme Elijah avec les mêmes boucles brunes et les yeux bleus mais beaucoup plus clairs que ceux du petit garçon.

On ne revient jamais en arrière, on avance toujours et cet arrière-petit-fils, cet Elijah au regard troublant est pour Djamel l’avenir.

 

 

 

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