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Elijange - des mots....
31 mai 2017

Achildr - Livre 2 : La Francie Occidentale - Chapitre 7

La vie était douce en Francie occidentale pendant ces années-là.

L’année 900 de nos hôtes arriva, nous étions bien ici même si Hrolfr et ses hommes n’étaient pas exempts de pillages et de raids, ils n’avaient rien à voir avec ceux de mon frère et de Lug, Hrolfr se contentait de voler ce dont nous avions besoin et d’essayer d’étendre peu à peu son territoire. Il n’y avait pas chez lui d’amour du meurtre ou de plaisir dans le pillage, il était très différent de mon ancien époux.

J’avais pris en main bien vite l’organisation de la maison. Poppa était de toute façon comme morte. Toutefois, j’essayais de devenir son amie ou tout au moins de lui montrer que je n’avais rien contre elle mais malgré tous mes efforts, elle ne voulut pas faire un pas vers moi.

Les deux autres concubines étaient deux jeunes norvégiennes, des cousines, elles étaient joyeuses et gentilles, elles me considérèrent vite comme leur grande sœur. Elles étaient toutes deux pourvues d’enfants mais les plus vieux n’étaient pas de Hrolfr, elles étaient veuves toutes les deux quand il les avait prises pour concubines. Elles étaient totalement satisfaites de leur vie avec lui.

Je découvris sur place que Guillaume avait une sœur que Poppa choyait alors qu’elle semblait indifférente à son fils. Gerloc avait un peu près un an de moins que Guillaume, elle était ravissante, toujours habillée comme une poupée et toujours fourrée dans les jupes de sa mère. Il me fallut pas mal de temps pour parvenir à l’apprivoiser.

Mes enfants, quant à eux, étaient ravis de vivre là, la maison était spacieuse et confortable et même si Cyan devait dormir dans la même chambre que Guillaume, Maëlig avait sa propre chambre.

Je pensais parfois à Lug me demandant s’il reviendrait un jour réclamer ses enfants même si souvent je me disais que vu que Cyan ne semblait présenter aucun don, il ne s’y intéresserait peut-être pas.

Cette certitude, je l’eus jusqu’à ce jour d’été de l’an 900 où je vis Guillaume arriver en larmes tenant dans ses bras son petit chien qu’il aimait tant, je recueillis l’enfant et l’animal dans mes bras ne pouvant constater que la mort de ce petit animal tellement choyé. Les sanglots de Guillaume semblaient ne jamais vouloir cesser si bien que je ne parvenais pas à savoir ce qui était arrivé au petit animal. C’est alors que Cyan était sorti de la maison et était venu vers nous, il aimait le petit Guillaume comme un frère et je l’avais vu lui prendre le petit chien des bras le poser à terre et imposer ses mains sur l’animal, cela n’avait pas duré longtemps mais j’avais soudain senti comme une onde de chaleur émanée de mon fils de douze ans et j’avais vu comme quelque chose entrer dans l’animal. Deux secondes plus tard, le petit chien ouvrait les yeux et Guillaume hurlait de joie en ravalant ses larmes. J’avais regardé mon fils comme si je ne le connaissais pas, il m’avait souri semblant tenter de me rassurer. Nous nous étions éloignés de Guillaume et de l’animal, les laissant à leurs retrouvailles. J’étais en colère sans réellement savoir exprimer d’emblée la raison de celle-ci.

« Il était mort ! » m’étais-je écriée en me tournant vers mon fils.

« Peut-être pas tant que cela » avait répondu Cyan, un demi-sourire aux lèvres.

« Je suis certaine qu’il était mort, depuis quand sais-tu faire ce genre de choses ? » avais-je presque crié.

« Je ne sais pas, cela a toujours été là, c’est juste que je n’avais pas de nécessité de l’utiliser » avait-il tenté d’expliquer.

« C’est un don contre nature Cyan que de pouvoir ramener un mort chez les vivants, je ne veux pas que tu t’en resserves, que sais-tu faire d’autre ? »

« Rien et de toute façon je n’ai jamais eu l’intention de m’en servir mais je ne pouvais pas laisser Guillaume pleurer. »

Sur ces paroles, il était parti à moitié fâché, il avait raison, il l’avait uniquement fait pour Guillaume mais je ne voulais pas qu’un tel don s’ébruite et encore moins que Lug l’apprenne. Soudain j’avais l’impression qu’un gouffre s’était ouvert sous mes pieds en découvrant que Cyan avait des pouvoirs plus impressionnants que ceux de sa sœur et qu’il savait s’en servir. J’avais frissonné de la tête aux pieds sans pouvoir même me contrôler en pensant à toutes les conséquences que ce don pourrait avoir sur nos vies si les villageois l’apprenaient et encore plus si cela venait aux oreilles de mon ancien époux qui ne manquerait pas alors de vouloir récupérer son fils.

A l’autre bout de la  cour, indifférent à tout cela, Guillaume avait continué à serrer son petit chien revenu à la vie dans ses bras en pleurant de joie et je ne pouvais m’empêcher de penser que contrairement à Lug, Cyan avait utilisé ses pouvoirs pour faire le bien et de façon désintéressée et que c’était bien là le point le plus positif à retenir de tout cela et je ne pouvais pas en vouloir à mon fils ni d’avoir des dons ni de s’être abstenu de s’en servir jusqu’à maintenant car finalement il avait eu raison.

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