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Elijange - des mots....
14 juillet 2019

La généalogie pour comprendre

La généalogie est ma passion, avec l'histoire mais les deux vont de pair, depuis maintenant plus de trente ans. Comme je l'ai déjà dit, je pense que cette passion vient en grande partie du fait que je n'ai connu aucun de mes grands-parents (enfin juste mon grand-père maternel mort quand j'avais cinq ans mais que j'ai du rencontrer seulement une ou deux fois et qui se fichait pas mal de mon existence). J'avais besoin de comprendre qui étaient les trois autres, la grand mère idéale dont me parlait ma mère, Marie mais surtout les parents de mon père. Je voulais comprendre et reconstituer leurs vies. Je pense que c'est ce qu'on veut comprendre en faisant de la généalogie, on ne veut pas seulement accumuler des dates, des lieux, des évènements mais aussi essayer de comprendre des choix, des sentiments et c'est cela le plus compliqué. A moins d'avoir un ancêtre qui a rédigé un journal, je m'aperçois  que c'est très utopique. On peut considérer que des gens qui sont vos grands-parents sont presque vos contemporains, ils peuvent souvent l'être d'ailleurs. Les miens de grands-parents paternels (c'est presque pareil pour les maternels) ne me sont donc pas contemporains puisqu'en ce qui les concerne ils sont décédés respectivement en 1960 et 1969. Tout ce que je sais d'eux c'est ce qu'on m'en a dit et ce que j'ai appris par rapport aux documents que j'ai pu retrouver. Ceux qui m'ont parlé d'eux sont peu nombreux, essentiellement mon père et l'ainée de ses soeurs (je n'ai eu que peu de rapport avec mes deux autres tantes, l'une préférant avoir peu de contact avec sa famille et l'autre vivant heureuse en Italie, je n'ai pas connu mon oncle parti jeune en Normandie où il a fait sa vie et décédé quand j'avais 10 ans). Mes seules sources sont donc mon père qui a perdu son propre père à 19 ans et qui a peu vécu avec sa mère et ma tante de 9 ans son ainée.

Voilà maintenant beaucoup d'années que je tente de reconstituer leurs vies et plus j'avance et plus je découvre des choses dont on ne m'a jamais parlé ou peut être que je n'ai pas su poser les bonnes questions. Je découvre en ma grand-mère, une femme sans doute pas tout à fait telle qu'on me la décrit et un couple avec ses secrets. Ma grand-mère estv arrivée en 1914 en France (venant de Belgique) avec ses parents alors qu'elle avait 5 ans, élévée pendant la guerre dans la Drome puis arrivée dans les Yvelines à une date indéterminée, mariée à 17 ans en 1926 avec un garçon un peu plus agé. Elle est alors dactylo. Je perds sa trace, je sais qu'il n'y a pas eu d'enfant de cette union et je la retrouve en 1930 à Paris VIII accouchant de mon oncle, toujours mariée mais lui donnant son nom. L'année suivante elle accouche de ma tante aux Mureaux chez ses parents et cette dernière porte également son nom. Mon grand-père n'apparait nul part dans les actes (la seule trace de lui ce sont les prénoms des enfants Jean Ernest (Ivan et Ernest mes deux arrières arrières grands-pères) et Thérèse Antonine (Thérésa, unique soeur de ma grand-mère et Antonina, la soeur préférée de mon grand-père). En 1931 peu de temps après la naissance de ma tante, elle obtient le divorce à ses seuls torts. Son époux se remariera deux fois et moura en 1983.  Elle épouse mon grand-père seulement deux ans plus tard quelques semaines avant la naissance de ma seconde tante née à Gennevilliers là où ils se marient. Puis il y aura Serge l'enfant pour lequel je ne comprends rien, les souvenirs erronés de l'ainée de mes tantes qui situait cet enfant bien plus tard, sa naissance dans un arrondissment de Paris, sa mort deux et demi plus tard dans un autre alors que mes grands-parents sont toujours résidents à Gennevilliers et que quelques mois avant la mort de l'enfant ils y ont eu une fille et que mon père y naitra 3 ans jour pour jour après la mort de son frère. Est-ce que leur couple battait de l'aile régulièrement ? 

Toujours est il que mon père m'a toujours dit que sa mère était partie quand il avait six ans et qu'elle voulait l'emmener et que mon grand père lui avait répondu qu'elle les emmenait tous ou aucun. C'était l'histoire officielle. Je ne sais pas quand elle est partie réellement. La procédure de divorce a été amorcé par elle en 1948 (mon père avait 8 ans). Le divorce a été prononcé en 1951. Le jugement fait état des enfants et en 1948, la garde des enfants les plus agés a été confié à ma grand mère, ce qui est tout à fait contraire ce que me racontait mon père. Seule lui et sa plus jeune soeur (son ainée de 2 ans et demi) ont été confié au père. En 1948, mon oncle a 18 ans, l'ainée de mes tantes 17 ans, il semble que mon oncle n'a pas été concerné par la décision. En 1951, les deux plus jeunes filles alors agées de 16 et 14 ans sont confiées à ma grand mère qui habite dans l'oise alors qu'on m'a toujours dit qu'elle était partie avec un homme résidant en seine et marne (elle y résidera entre 1960 et une date indéterminée) et mon père, 11 ans, est confié à mon grand-père. Les récits d'enfance de mon père sont confus, il m'a parlé d'assistance publique et je ne vois là que la trace d'une enquête sociale pour déterminer où les enfants seraient le mieux. Dans ce jugement de divorce, tout ce qui est à huit clos ne m'a pas été communiqué, qu'est-ce qu'il y a dans ce huit clos ? Le divorce est cette fois ci aux torts partagés. Ma grand mère a quitté le domicile conjugual mais lui qu'est ce qui lui ai reproché ? Mon père pense aussi qu'à un moment ses deux soeurs du milieu sont parties vivre chez une tante en Belgique, une tante Marie mais pas de tante de Marie dans la généalogie et pas de trace de cette histoire dans le jugement de divorce. Une seule chose de certaine mon père est toujours resté avec son père et après le décès de mon grand-père en 1960, il est parti voir sa mère en Seine et Marne qui habitait alors avec son troisième époux, décédé avant elle car lors de son décès en 1969, elle est veuve et vit avec sa soeur ainée dans le Cher (soeur que j'ai vu une fois mais j'avais 3 ans et demi et elle est décédée quand j'avais 4 ans).

Je ne desespère toutefois pas, on ne sait jamais quelles infos je pourrais encore obtenir. Je pense que les gens qui les ont connus ne sont plus de ce monde, à part les deux tantes qui me restent mais si leurs souvenirs sont aussi flous que ceux de mon père cela ne vaut pas la peine et puis je n'ai actuellement aucun lien avec elle, je peux dire que je connais à peine la plus agée des deux et que si j'aime bien la plus jeune, nous ne nous connaissons pas vraiment. J'aurais tellement aimé comprendre qui ils étaient, c'est cela pour moi la généalogie, comprendre le chemin qu'ont suivi les gens, pourquoi ils ont fait certain choix et puis dans ce cas précis, comprendre ce qui a fait l'homme qu'était mon père. Son ressenti à lui a toujours été que sa mère l'avait abandonné et que son père avait fait ce qu'il pouvait mais où se situe la vérité ? Sans doute quelque part ailleurs, je pense qu'il n'avait pas toutes les clés pour comprendre et j'en suis triste pour lui.

yvonne

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